Nicolas Sarkozy by Malouines

Nicolas Sarkozy by Malouines

Auteur:Malouines [Malouines]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Stock
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Le parano

Même les paranos ont de vrais ennemis. La formule serait de Roland Topor. Elle pourrait s’appliquer à Nicolas Sarkozy, quand il bascule dans le travers qui guette tous les puissants.

L’un de ses amis le confesse : « C’est quand même difficile aujourd’hui, quand on est président ou présidentiable, de ne pas être parano. Quand une demi-douzaine de personnes sont prêtes à prendre la place, avec tous les moyens du bord. »

Et un autre, sarkozyste mais un peu moins sentimental, précise : « Il connaît la règle pour l’avoir appliquée lui-même, en politique, on n’est jamais trahi que par les siens. »

Il est vrai que, dans ses années de formation, Nicolas Sarkozy a trahi Charles Pasqua, puis Jacques Chirac. Il s’en défend, mais c’est bien ce que ses deux mentors successifs ont ressenti. Charles Pasqua, quand Nicolas Sarkozy a pris la mairie de Neuilly, que lui-même convoitait. Jacques Chirac, quand son protégé a rallié Édouard Balladur pour la présidentielle de 1995. Mais le même Charles Pasqua est aussi l’auteur de la formule selon laquelle « en politique, les promesses n’engagent que ceux qui les croient ». Jacques Chirac, quant à lui, a témoigné d’une fidélité que Valéry Giscard d’Estaing n’a pas jugée exemplaire lors de la présidentielle de 1995, c’est le moins que l’on puisse dire.

En l’espèce, Nicolas Sarkozy n’a rien d’un ovni dans le monde politique. Il a donc de bonnes raisons de rester vigilant. Mais la vigilance est chez lui un peu plus exacerbée que la moyenne, car il est incapable de la relâcher. Par crainte de la trahison, mais aussi par incapacité à imaginer qu’il existe meilleur ou aussi bon que lui. Car Nicolas Sarkozy vit dans la compétition permanente. Il a constamment besoin de se comparer.

Cette approche a sans doute des causes intimes, dans son enfance, mais elle est confirmée par sa progression politique. « Je me suis fait tout seul », « on ne m’a rien donné », « je me suis toujours battu pour obtenir les choses », ce sont des antiennes de son discours. Des rengaines accentuées par un sentiment d’injustice à son endroit. Injustice de sa position sociale dans l’enfance. Injustice dans le portrait qui est fait de lui. Au début, la description de la réussite du jeune homme pressé lui convient. Maire à vingt-huit ans, c’est un match gagné. Mais quand il devient ministre en 1993, c’est dix ans après sa victoire à Neuilly ! Rayé des listes proportionnelles aux législatives de 1986, il a dû attendre encore deux ans avant d’être député. Le retour de la gauche en 1988 le renvoie cinq ans sur le banc de touche de l’opposition. Il ronge son frein comme un footballeur privé de Mondial. Quand il devient enfin ministre en 1993, il est décrit comme un impatient chronique, un ambitieux aux dents longues, dont la carrière aurait été trop rapide, il le ressent comme une injustice. C’est comme si lui était intenté cet éternel procès en illégitimité. Il proteste : « J’ai mis vingt



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