Nancy Springer by Le mystère des pavots blancs

Nancy Springer by Le mystère des pavots blancs

Auteur:Le mystère des pavots blancs [blancs, Le mystère des pavots]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Hérétiques
Publié: 2007-12-31T23:00:00+00:00


Je m’éclipsai sans discussion, un brin penaude, mais ma curiosité piquée au vif. J’étais venue voir dame Pertelote – Mrs Kippersalt, il ne fallait surtout pas que j’oublie ce nom –, j’étais venue la voir, dis-je, pour chercher à savoir si un homme accidentellement privé de nez pouvait en porter un factice, et, le cas échéant, si elle en connaissait des exemples. La réponse, clairement, était oui aux deux questions. Un oui douloureux pour elle, au point de refuser d’en parler. Mais qu’y pouvais-je, et que pouvais-je faire de cette information ?

De retour sur Holywell Street, j’aurais voulu pouvoir m’arrêter, m’asseoir pour réfléchir et prendre quelques notes. Mais cette rue-là ne s’y prêtait pas, moins que tout autre. En fait, j’accélérai le pas, car je venais de découvrir que des regards s’attardaient sur moi, et que je m’attirais des salutations indésirables de la part d’« amateurs d’art ». Juste ciel ! Et l’un d’eux me suivait, que dis-je ? ils étaient deux à me suivre ! Mais quelle mouche les…

Et soudain je compris : j’étais encore toute parée des « cosmétiques confidentiels » testés dans l’alcôve de Pertelote, rouge à joues, ombre à paupières, cérat pour lèvres et tutti quanti.

Bonté divine, que les hommes – enfin, certains – étaient donc nigauds ! Plus on usait d’artifices, et plus ils… Pauvres naïfs, bernés par des rembourrages et un peu de peinturlure ! M’étais-je vraiment rendue trop ravissante ? Ou trop ostensiblement soucieuse de l’être.

Je débouchai enfin sur le Strand, avec ses trottoirs plus larges. Pas fâchée de laisser derrière moi Holywell Street, je cherchai des yeux quelque refuge, et c’est alors que j’entendis un crieur de journaux dans mon dos. Je me retournai – ouf ! au moins, apparemment, « on » avait renoncé à me suivre – et, déposant mon penny dans la casquette du vendeur, je lui pris un journal que j’ouvris sur-le-champ pour me cacher derrière, légèrement à l’écart du flot des passants…

D’abord, respirer bien à fond. C’était la première chose à faire. Comme toujours dans les moments d’épreuve, je revis Mère, j’entendis sa voix : « Tu te débrouilleras très bien toute seule, Enola. » Mais l’effigie maternelle, loin de me calmer, ne fit qu’accroître ma détresse. La pensée me revint de ce fameux message auquel je n’avais toujours pas répondu, IVY– DÉSIRE GLAÏEUL : OÙ ? QUAND ? AFFECTUEUSEMENT, TA CAMOMILLE. Oui ou non, provenait-il d’elle ?

Trop de doutes, trop de questions sans réponse. Que faire de ce message suspect ? Que penser de la réaction de Mrs Kippersalt, à l’instant ? Comment remonter jusqu’à l’expéditeur des bouquets insolites, peut-être en rapport, et peut-être pas, avec la disparition du Dr Watson ? Tandis qu’une fois de plus ces pensées se bousculaient dans ma tête, mes yeux balayaient les Avis personnels, dans la page des petites annonces, à la recherche d’une possible réponse à « Aubépine, asperge, liseron, pavots : que voulez-vous ?… » Je n’y croyais qu’à demi, mais…

Il y en avait une. Charmante.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.