Nancy Springer by L’affaire Lady Alistair

Nancy Springer by L’affaire Lady Alistair

Auteur:L’affaire Lady Alistair [Alistair, L’affaire Lady]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Hérétiques
Publié: 2006-12-31T23:00:00+00:00


Peu après le douzième coup de midi, je commandai un fiacre pour me rendre chez ce bon docteur, et c’est ainsi que je me retrouvai devant une bâtisse sans prétention, associant cabinet médical et maison d’habitation, dans une rue tranquille du nord-ouest de Londres.

Un réceptionniste nettement plus stylé que Joddy m’introduisit dans une petite salle d’attente légèrement défraîchie et m’informa que le docteur était sorti mais qu’il n’allait pas tarder à revenir, ses consultations commençant à une heure. L’horloge de parquet dans l’angle indiquait une heure moins le quart. Attendre me convenait parfaitement.

À treize heures sonnantes, je fus rejointe dans la salle d’attente par une vieille femme affligée d’un goitre et un chasseur d’hôtel en livrée. Je fus néanmoins appelée la première dans le cabinet de consultation.

De même que sa salle d’attente, le cabinet du Dr Watson avait dû connaître des jours meilleurs, et les tentures aux fenêtres tout comme les garnitures de siège accusaient un peu la fatigue.

« Bonjour, miss… euh… »

Debout derrière son bureau, le regard toujours aussi bienveillant, le Dr Watson me reconnaissait, mais sans retrouver qui j’étais.

« Miss Meshle, lui dis-je. Secrétaire du Dr Ragostin.

— Miss Meshle ! » Un sourire éclaira son visage un peu banal, le parant d’un charme inattendu. « Asseyez-vous, je vous prie. » Du geste, il désigna le fauteuil du patient et se rassit derrière son grand bureau. « Que me vaut ce plaisir ? »

Il se montrait si amical, si ouvert que je me sentis rougir. Et brusquement je me dis : voilà un homme que j’aurais adoré avoir pour père.

Jusqu’à cet instant, bien qu’ayant souvent rêvé d’avoir des « proches » – de ces êtres auprès de qui passer la soirée, par exemple à lire autour de la lampe –, je n’avais jamais vraiment songé à ce bonheur simple, avoir un père. J’avais à peine quatre ans lorsque le mien était mort et jamais, jusqu’alors, je n’avais ressenti son absence comme un manque.

Mais soudain, sourdement, j’éprouvais ce besoin.

Prise de court par ce sentiment inédit, je m’entendis balbutier : « Je… euh, je crains… C’est-à-dire, je ne veux pas vous faire perdre de temps… Le Dr Ragostin a, euh, étudié votre affaire et il m’envoie, hmm, vous demander s’il peut vous poser une question…

— Mais très certainement. Je suis ravi d’apprendre qu’il s’intéresse à l’affaire. Pas plus tard qu’hier, justement, je me disais que j’allais bientôt passer à son cabinet, prendre des nouvelles. Mais vous voici donc… Poursuivez, je vous prie.

— Le Dr Ragostin aimerait savoir : Mr Sherlock Holmes aurait-il d’aventure, ces temps derniers, prêté attention à certains messages codés dans les Avis personnels de la Pall Mall Gazette ?

— Mr Holmes parcourt toujours les annonces personnelles – les petites annonces des cœurs à l’agonie, comme il dit – des grands journaux et périodiques.

— J’entends bien, mais… des messages codés, plus particulièrement ? Vous n’avez rien remarqué sur son bureau, par exemple, lors de vos visites ?

— À vrai dire, si, tout récemment. Mais cela n’a rien à voir avec les petites annonces des journaux.



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