Mortel sabbat by Preston & Child

Mortel sabbat by Preston & Child

Auteur:Preston & Child
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Archipel


27

Il était 2 h 15 lorsque Constance se réveilla cette nuit-là. Incapable de retrouver le sommeil, elle resta un long moment allongée à écouter la plainte du vent et le martèlement du ressac, puis elle se leva et s’habilla sans bruit. À défaut de dormir, du moins pouvait-elle satisfaire sa curiosité.

Munie de la lampe de poche que lui avait donnée Pendergast, elle ouvrit la porte de sa chambre avec mille précautions. Le couloir du premier étage était désert. Elle s’avança, referma derrière elle et se rendit à pas de loup à la chambre de l’historien Morris McCool, négociant dans la pénombre les détours du corridor. Elle éprouva le besoin de se retourner en chemin. Constance n’était pas femme à se laisser déborder par son imagination, mais cela faisait plusieurs jours qu’elle éprouvait la sensation étrange d’être suivie.

La porte de la chambre était toujours barrée par des bandes jaunes de police afin d’en interdire l’entrée. Elle avait entendu le propriétaire de l’auberge, Walt Adderly, se plaindre de perdre des clients. Pour avoir visité la pièce en compagnie du sergent Gavin, Constance savait que la porte n’était pas fermée à clé. S’assurant une dernière fois qu’elle était seule, elle poussa le battant, se glissa sous la bande jaune et entra dans la pièce.

La porte refermée, elle alluma sa torche et fit courir le faisceau sur les meubles anciens. Elle examina chaque détail de la pièce : les tapis fatigués, l’énorme lit, l’étagère couverte de livres souvent compulsés, la commode, le bureau à cylindre.

À bien des égards, Constance ne s’était jamais faite au monde moderne, à cette familiarité qui avait succédé à la courtoisie, à l’obsession de la technologie, au goût marqué du temps pour l’éphémère et le banal. S’il y avait bien un domaine dans lequel elle excellait, c’était celui du secret, un savoir-faire qui échappait totalement aux nouvelles générations.

Son intuition lui soufflait que cette chambre en recelait un.

Elle s’approcha de la commode afin d’examiner, sans y toucher, les deux carnets à spirale qui s’y trouvaient. Elle se tourna ensuite vers le bureau en s’intéressant, des yeux seulement, aux livres et autres documents empilés sur le plateau de bois.

La seule fois où elle avait aperçu l’historien avant sa mort, il était installé à une table dans le salon de l’auberge. Un cahier relié de cuir ouvert devant lui, il prenait des notes tout en consultant ce qui ressemblait à une carte de fortune. Elle ressentit un pincement en pensant à la mort brutale et effrayante qui l’avait frappé.

Elle se souvint que ce cahier n’avait pas été retrouvé dans sa chambre. Il tenait pourtant un journal, elle en avait la conviction. Il devait forcément se trouver là, quelque part.

Elle recula de quelques pas et s’intéressa une nouvelle fois au contenu de la pièce à l’aide de sa torche. Les paroles de Pendergast lui revinrent en mémoire : Le jour où nous saurons précisément ce qu’avait appris McCool, nous saurons pourquoi le squelette a été volé.

La vieille maison grinça sous les assauts d’une bourrasque.

McCool s’était trouvé là de façon temporaire.



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