Meurtres au monastère by Héloïse Shaylah

Meurtres au monastère by Héloïse Shaylah

Auteur:Héloïse Shaylah [Shaylah, Héloïse]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9791034814237
Éditeur: Evidence Editions
Publié: 2020-03-19T23:00:00+00:00


5

Le repas se termina sans plus évoquer l’enquête. Hélène vint s’asseoir avec eux et ils bavardèrent de choses et d’autres, de la météo aux affaires politiques, des difficultés de la population locale à survivre à la situation très précaire des femmes dans le pays, en particulier à la campagne. La tante du policier était très attachée à ce qu’elle appelait son combat du féminisme au quotidien. Isabelle n’osa pas lui demander pourquoi, alors qu’elle vivait en Europe dans une société plus facile pour les femmes, qu’elle avait une situation professionnelle établie, un réseau relationnel dynamique, elle avait choisi de venir s’établir dans ce village perdu au milieu de nulle part, dans une société machiste où elle devait s’affirmer chaque jour pour vivre comme elle l’entendait.

Ils quittèrent le restaurant en milieu d’après-midi et Hélène, en l’embrassant chaleureusement, fit promettre à Isabelle de revenir avant de partir, avec ou sans son neveu, comme elle l’entendait, ajouta-t-elle en éclatant de rire.

Le policier la raccompagna au monastère, la laissant assez loin des murs du couvent pour qu’on ne les aperçût pas, encore que, assura-t-il, la nouvelle de leur escapade gastronomique se répandrait assez rapidement. Il promit de la tenir au courant des avancées de ses investigations et la remercia de son aide, en l’encourageant à poursuivre son rôle de confesseur. Après tout, on était dans un monastère ! Elle ne pensait pas le revoir aussi vite.

Isabelle déposa dans sa chambre son sac à main et se chaussa confortablement de baskets de marche. Elle était décidée à arpenter la campagne environnante. Elle fut cependant surprise de voir la porte du jardin toujours fermée. En essayant de l’ouvrir, elle se rendit compte qu’elle n’était pas verrouillée et poussa le portail rouillé qui s’ouvrit en grinçant. Il n’y avait personne sur les bancs au soleil et le jardinier semblait toujours absent. Elle s’aventura vers les oliviers qui occupaient le fond du terrain, passa devant les buissons de rosiers, vit les outils du jardinier toujours abandonnés à côté de la brouette où des plants se desséchaient. Surprenant de la part du jardinier qui semblait très attaché à l’entretien de son jardin et de ses plantes. Le chien roux était toujours là. Elle s’en approcha, il ne bougea pas et pour cause. Quand elle se pencha, Isabelle l’aperçut gisant dans une mare de sang : il avait été égorgé ! Sa langue pendait lamentablement de sa gueule ouverte en un rictus sanglant. Elle n’osa pas le toucher, mais vit que la rigidité cadavérique avait déjà fait son œuvre. Elle regarda autour d’elle, s’attendant au pire. Ce brave chien n’avait sans doute pas été tué sans raison. Elle aperçut, dépassant d’un buisson épais de rosiers, une paire de bottes boueuses. Elle s’en approcha craintivement et se trouva idiote de poser la question : « Qui est là ? » se doutant pertinemment de ce qu’elle risquait de trouver. Elle s’accroupit, écarta maladroitement et peureusement les branches piquantes avant d’apercevoir le corps étendu du jeune jardinier qui présentait une plaie béante au visage.



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