Massif central by Oster Christian

Massif central by Oster Christian

Auteur:Oster, Christian [Oster, Christian]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


J’ai fouillé partout, le tour de la chambre a été vite fait, je me suis ensuite posé la question de savoir si je devais fouiller l’ensemble de la maison et je me suis dit que oui. Nuit fastidieuse, donc, déplacements feutrés dans chacune des pièces à l’exception de la chambre des Gervel. Beaucoup de temps perdu dans l’atelier, où (je n’ai pas osé allumer) le faisceau de la lampe de mon téléphone n’a isolé que des formes et des matériaux sans rapport avec ma recherche, pas mal de temps aussi dans le bureau où ils rangeaient leurs papiers. Je n’ai pas tout exploré, j’ai feuilleté un peu d’URSSAF, un peu de relevés bancaires, quelques factures et j’ai laissé tomber, je ne voyais pas pourquoi les Gervel auraient archivé le quizz. Je ne voyais pas non plus pourquoi ils se le seraient approprié. Ni pour quelle raison ils auraient jugé utile de m’en priver. En même temps, ça restait possible, je pouvais m’attendre à tout de leur part. Et, de la mienne, à toutes les supputations. Je me suis secoué. J’ai regagné ma chambre, décidé que j’irais jeter un coup d’œil dans la leur dès le lendemain et essayé de dormir. Quand je me suis éveillé, dans un silence total, il faisait grand jour. Je me suis préparé, je suis descendu à la cuisine, pas de traces de petit déjeuner, je suis allé voir dans l’atelier, j’ai frappé avant, personne, j’ai eu la sensation que les Gervel abordaient désormais leur existence sur le mode de l’effacement. La maison restait silencieuse, je suis retourné dans la cuisine me faire un café, puis je suis quand même allé voir dans leur chambre. J’ai poussé la porte, ils dormaient. Totalement anormal, donc, étant donné ce que je savais de leurs habitudes. Je suis sorti, je n’avais plus rien à faire ici que plus tard, quand ils seraient sortis de leur chambre, pour la fouiller, je suis allé marcher dans Saint-Sauveur et j’ai cru croiser Cyrille Vex devant le salon de coiffure. Je me suis retourné, j’ai dit excusez-moi, le type s’est retourné, ce n’était pas Cyrille Vex, donc, sauf qu’il avait à peu près tout de sa silhouette, le nez, la bouche, et qu’il n’avait pas l’air disposé à sourire, en particulier d’une méprise. J’ai redit excusez-moi, je vous ai confondu avec quelqu’un. J’ai poursuivi mon chemin, qui au demeurant n’avait rien de personnel, à l’exception de cette fausse rencontre, en me demandant pourquoi exactement je m’étais rué sur l’homme que j’avais pris pour Cyrille. J’aurais pu tout aussi bien chercher à l’éviter ou à le suivre pour qu’il m’amène à qui de droit, qu’importe, ce n’était pas lui, je devais me contenter de signes, et c’en était peut-être un, mais je ne m’en suis pas contenté. Je suis rentré, les Gervel étaient enfin levés, prenaient leur petit déjeuner, Alexandre m’a demandé ce que je faisais. Ce que je fais quand ? ai-je dit. Maintenant, a dit Alexandre (il avait l’air décidé, mais j’ignorais à quoi).



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.