Marseille, 1198 by d'Aillon Jean

Marseille, 1198 by d'Aillon Jean

Auteur:d'Aillon,Jean [d'Aillon,Jean]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Historique
ISBN: 9782290023556
Éditeur: AlexandriZ
Publié: 2010-05-28T15:27:55+00:00


Chapitre 21

Pendant ce temps, Guilhem et Bartolomeo étaient sortis du château pour s’occuper de leurs montures et reconnaître les environs. Guilhem voulait surtout savoir s’il y avait d’autres passages que la porte fortifiée qu’ils avaient franchie pour pénétrer sur le plateau rocheux.

Ils se rendirent d’abord aux moulins, examinèrent la falaise abrupte, puis marchèrent jusqu’à la chapelle Saint-Blaise où Bartolomeo voulut prier un moment. Un prêtre, qui habitait dans une grotte proche, expliqua à Guilhem que les maisons qu’il apercevait plus bas, à flanc de rocher, étaient occupées par des cardeurs et des tisserands qui achetaient la laine aux bergers de la vallée. C’étaient eux qui avaient construit la chapelle pour avoir un lieu de culte.

— Il n’y a pas d’enceinte devant leurs maisons. Je suppose qu’ils se réfugient dans le château en cas de danger, fit Guilhem.

— Le rocher est creusé de tunnels qui conduisent à d’anciennes carrières. Ce sont des cachettes suffisantes, car c’est un vrai dédale.

Guilhem montra la potence et le corps desséché.

— Qu’avait-il fait pour mériter ça ?

— C’est un paysan du val d’Enfer qui a logé un colporteur sans le dire au maître. Castillon l’a découvert et a tué le colporteur.

Ils furent interrompus par un tumulte de hennissements, de martèlement de sabots et d’ordres qu’on clamait. Une troupe de cavaliers arrivait à la porte d’entrée du plateau rocheux. Rapidement, ils la virent passer sur le chemin qui conduisait au château : une bonne trentaine d’hommes équipés de broignes à maillons de fer ou de casaques de cuir, tous coiffés de cervelières, de chapels ou de casques pointus. La plupart sans épée, mais avec des haches, des masses d’armes ou des épieux à pointes dentées. Quelques-uns avaient des arbalètes, d’autres des lances et des fauchards. En tête, un homme en haubert long et bassinet que Guilhem reconnut à la bardiche attachée à la selle. Derrière lui, un écuyer portait le guidon sur lequel il devina, brodé : À l’Azard Beautezard !

Ainsi Rostang de Castillon arrivait. L’avait-on prévenu ? Guilhem repensa à la bannière verte. C’était peut-être un signal pour annoncer qu’il y avait des visiteurs au château, à moins que Hugues des Baux n’ait envoyé un messager à son frère. Mais pourquoi une troupe si importante ? Ce devait être toute la garnison de son château. Il essaya vainement d’apercevoir Pierre, le frère du fermier qui l’avait hébergé.

Si Castillon restait, cela entraînerait des complications, se dit-il. Il regarda encore une fois le pendu qui paraissait se moquer de lui avec sa langue noire qui pendait hors de sa bouche, puis il alla chercher Bartolomeo pour rentrer.

Au château, le chapelain Basile, prévenu par les guetteurs, attendait Rostang sous les arcades. À peine Castillon descendu de cheval, le prêtre lui fit comprendre qu’il voulait lui parler. Ils empruntèrent le passage qui conduisait au cellier. Là, personne ne pouvait les entendre.

— Seigneur, il est arrivé des visiteurs, dit le chapelain d’une voix agitée.

— Je sais, je suis venu pour ça.

— L’un d’eux est médecin et soigne votre frère.

— Médecin ? Je croyais que c’étaient des jongleurs.



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