Marie-Antoinette (French Edition) by CASTELOT André

Marie-Antoinette (French Edition) by CASTELOT André

Auteur:CASTELOT, André [CASTELOT, André]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Place des éditeurs
Publié: 2014-11-05T16:00:00+00:00


Devant ces applaudissements, la Reine quitte la loge. Quelques jours auparavant, elle s’était fait siffler à l’opéra.

Sifflée !

Elle ne se reconnaît qu’un tort : son amitié pour Mme de Polignac « qui s’est rendue odieuse par ses rapines », ainsi que le dit Mercy le 14 août 1787. Pour la Reine, sa favorite est l’unique raison de ce « déchaînement odieux et injuste dans lequel le public s’obstine à persévérer ». Et pourtant elle ne tient plus à l’amitié de la Duchesse que « par la force de l’habitude, par la crainte de l’ennui et par le besoin de dissipation ». C’est Mercy, non sans satisfaction, qui l’annonce à Vienne.

Devant la marée de haine que Marie-Antoinette sent monter vers elle – et qui va bientôt la recouvrir – son inconscience demeure :

— Je triompherai des méchants en triplant le bien que j’ai toujours tâché de faire, soupire-t-elle.

Louis XVI ayant été obligé d’abandonner Calonne, Marie-Antoinette propose l’archevêque de Toulouse, Loménie de Brienne prôné par Vermond. L’Abbé avait d’abord voulu lui faire donner l’archevêché de Paris, mais le Roi s’y était opposé.

— Il faudrait au moins que l’archevêque de Paris crût en Dieu !

Cela aurait également mieux valu pour un Contrôleur général de 1787 que seul un miracle pouvait sauver !…

Louis XVI s’est incliné et accepte Loménie de Brienne. La Reine exulte.

— Il ne faut pas s’y tromper, Messieurs, dit-elle en sortant de la chambre du Conseil, c’est un premier ministre !

Les privilégiés vont s’en apercevoir, mais à leurs dépens. Brienne n’ayant pu obtenir des 144 Notables l’autorisation de réformer totalement la structure financière du pays – et d’augmenter par conséquent certains impôts – se rabat sur la Cour et décide de faire des économies. On décide de supprimer pour l’année prochaine 173 charges dans la seule maison de la Reine. Les gentilshommes servants, maréchaux de logis, fourriers du corps et galopins ordinaires ne soufflent mot, mais les grandes charges se rebiffent. Le duc de Coigny qui doit abandonner son titre de Grand Écuyer – la Grande Écurie étant réunie à la Petite – fait une vraie scène au Roi… bien que ses émoluments lui soient conservés ! Vaudreuil se résigne à abandonner sa charge de Grand Fauconnier, mais Besenval, qui garde pourtant ses Suisses, est le plus ulcéré.

— Madame, ose-t-il dire à Marie-Antoinette, il est affreux de vivre dans un pays où l’on n’est pas sûr de posséder le lendemain ce qu’on avait la veille. Cela ne se voyait qu’en Turquie !

Le duc de Polignac est l’un des rares à se tenir coi lorsqu’on lui enlève la direction générale des postes aux chevaux. Il est vrai qu’il conserve sa survivance de la Petite Écurie !

Marie-Antoinette diminue le train de sa Maison : peu de fêtes, peu de bals. Elle n’a d’ailleurs pas le cœur à danser : en cet été 1787, elle est en deuil, la petite princesse Sophie est morte – « l’organe pulmonaire étant dans le plus mauvais état », dit le « procès-verbal d’ouverture » fait à Trianon.

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