Maman Jones by Autobiographie

Maman Jones by Autobiographie

Auteur:Autobiographie [Autobiographie]
La langue: eng
Format: epub
Éditeur: Les bons caractères
Publié: 2013-04-23T22:00:00+00:00


Il me lança un regard aigu et avisé. La vie lui avait appris la méfiance.

– Oh, le syndicat, c’est pas pareil. J’aurai dix ans à Noël.

– Pourquoi ne vas-tu pas à l’école ?

– Pfff ! dit-il (mais le sens était plus grave), je n’ai pas perdu encore ma jambe.

Et il regarda ses petites jambes avec orgueil. J’avais compris : les enfants allaient à l’école quand un accident les avait rendus inaptes au travail.

Comment reprocher à ces enfants de préférer l’usine ou la mine ? Les écoles étaient misérables, l’enseignement insuffisant et ennuyeux.

Les efforts incessants du syndicat, notre propagande infatigable sont parvenus à atténuer les abus les plus criants. En Pennsylvanie, des lois de plus en plus avantageuses aux enfants ont été promulguées. La fréquentation scolaire augmente tous les jours. Les écoles sont devenues meilleures dans les régions minières. Nous avons encore beaucoup de chemin à faire. Il est encore trop tôt à 14 ans (limite d’âge actuelle) pour mener la vie du trieur. Il y a encore trop peu de joie et de beauté dans la vie du mineur ; pour moi qui ai suivi jour par jour la longue lutte des mineurs, je sais que le bout du chemin est encore loin.

Chapitre XV

Moyer, Haywod et Pettibone

Au cours de l’année 1906, je m’occupai de la défense de Moyer, Haywood et Pettibone. Je pris la parole pour eux dans les réunions et je collectai de l’argent pour couvrir les frais de leur procès.

Le 17 février 1906, un samedi soir, après la fermeture des banques, des bureaux et des tribunaux, le président de la fédération des mineurs de l’Ouest, Charles H. Moyer, avait été arrêté secrètement. William D. Haywood, secrétaire du syndicat, et George A. Pettibone, représentant d’une maison de commerce, furent arrêtés peu de temps après. Les trois hommes furent enlevés et transférés dans l’État d’Idaho, où ils furent accusés du meurtre du gouverneur Steunenberg.

L’arrestation de ces hommes, dans l’exercice d’une activité avouée, se fit sans aucune formalité légale. Les policiers désignés par le gouverneur d’Idaho sur l’invitation du gouverneur du Colorado disposaient de plusieurs jours pour arrêter légalement les militants. Mais ils préférèrent attendre jusqu’au samedi soir ; ainsi les accusés ne pouvaient s’adresser à une banque en vue d’obtenir un cautionnement ; les tribunaux étaient fermés, on ne pouvait faire jouer l’habeas corpus. Les prisonniers ne purent donc bénéficier d’aucune des garanties que la loi assure au pire criminel.

Ils furent conduits secrètement à la prison du comté et interdiction leur fut faite de communiquer avec parents, amis et avocats. Le dimanche, vers 5 heures du matin, on les conduisit sur une voie secondaire de l’Union Depot, on les fit monter dans un train spécial qui les emmena à toute vitesse hors des frontières de l’État, brûlant tous les arrêts et passant en priorité entre Denver et Boise (Idaho).

Les trois prisonniers étaient fortement gardés par des hommes armés, mandatés par le gouverneur d’Idaho et par l’adjudant général Wells, de la garde nationale du Colorado.

Quand ils arrivèrent à Boise, on les mena à la maison pénitentiaire où ils furent mis au secret.



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