Louis XVI 1 by Histoire de France - Livres

Louis XVI 1 by Histoire de France - Livres

Auteur:Histoire de France - Livres [Livres, Histoire de France -]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Perrin
Publié: 2013-08-26T22:00:00+00:00


II. Droit levé à Paris destiné à l’entretien de la maison de la reine.

11

Necker ou le libéralisme aristocratique

Transition

La chute de Turgot marquait à la fois la défaite du parti physiocratique et la victoire des conservateurs, représentés par Maurepas, dont la politique routinière se résumait à la gestion des affaires à la petite semaine. Le crédit du vieil homme n’avait jamais été aussi fort. Sa nomination aux fonctions de chef du Conseil royal des finances, quelques jours après le départ du contrôleur général, renforça sa position au sein du gouvernement. Il n’était pas Premier ministre, certes, mais son rôle commençait à y ressembler étrangement. Avant de soumettre une affaire au Conseil d’Etat, chaque responsable de département était tenu désormais de discuter avec lui du dossier ; un procès-verbal était ensuite adressé au roi. C’était une manière de filtrer les projets de réformes. Pas de vagues était le mot d’ordre.

Pourtant, Maurepas n’eut aucune part à la nomination du successeur de Turgot, Jean Etienne Bernard de Clugny, baron de Nuits-sur-Armançon, intendant de Guyenne. Louis XVI, dont on reconnaîtra ici la volonté de ne pas se lier à un seul homme, fût-ce son mentor, s’était fié aux conseils de Rigoley d’Ogny qui, dit-on, avait mis Thierry, le premier valet de chambre, dans son jeu et fabriqué, pour l’occasion, de fausses pièces montrant la popularité dont jouissait cet ami très cher dans sa généralité. Clugny était en réalité un fieffé coquin, avide, dur, menant une vie de débauche avec ses maîtresses, Mme Tillorier et ses deux sœurs.

Le jeune roi ne tarda pas à s’en rendre compte. « Je crois, soupira-t-il une quinzaine de jours après, que nous nous sommes encore trompés ! » Sa méfiance se traduisit par une grande froideur envers le nouvel arrivant. Comme Clugny était un ami de Choiseul, celui-ci crut à nouveau venue l’heure de son retour et se rapprocha. Une phrase bougonnée en public par Sa Majesté le doucha et le fit retourner prestement en son castel : « J’apprends que M. de Choiseul est à Paris. Que n’est-il à Chanteloup ? Quand on a le bonheur d’avoir une terre, c’est la saison d’y être ! »

L’insignifiant Clugny, pour plaire au Parlement, décida de prendre le contre-pied de son prédécesseur. « Puisqu’il faut faire parler de soi, disait-il, je puis toujours culbuter d’un côté ce que M. Turgot a culbuté de l’autre. » Le 11 août, devant la nécessité de réparer les grandes routes avant l’hiver, il rétablit les corvées, laissant toutefois liberté aux intendants de leur substituer une taxe en argent. Le 19, ce fut le tour des six grands corps de marchands et de certaines communautés d’arts et de métiers. Mais la liberté était reconnue à de petits métiers jusque-là encadrés : savetiers, oiseleurs, vanneurs, cardeurs de laine… Ces deux mesures rencontrèrent des résistances. Et surtout, Clugny mettait le roi en porte à faux avec les édits précédents. Les préambules des nouveaux textes faisaient figure d’amende honorable, ce qui n’accentuait guère son prestige : « Notre amour pour



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