L'Otage du Triangle d'Or by Gérard de Villiers

L'Otage du Triangle d'Or by Gérard de Villiers

Auteur:Gérard de Villiers [Villiers, Gérard de]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman
Éditeur: Pocket/Thriller
Publié: 2013-03-07T23:00:00+00:00


CHAPITRE X

— Pourquoi l’appelle-t-on l’ « ambassadeur » ? demanda Malko.

Virginia Hood alluma une Lucky Strike prise dans le paquet de Mike Herald avant de répondre.

— Il a effectué plusieurs reportages chez Khun Sa, dans le pays shan ; et l’a présenté comme un combattant de la liberté. Jamais un mot sur la drogue. Tout ce que Khun Sa adore. Il a aussi servi d’intermédiaire à des journalistes étrangers qui voulaient contacter Khun Sa. Il paraît qu’il possède le numéro de son téléphone satellite. Bien entendu, il est très fier de cette relation. Moi, je sais qu’il va régulièrement rendre visite à Khun Sa, surtout depuis qu’il est à Ho-mong. Il lui apporte des journaux, des disques, des choses comme ça.

Malko buvait littéralement ses paroles.

— Comment avez-vous autant de détails ? demanda-t-il, intrigué.

— Partons d’ici, fit Virginia. Je vais vous expliquer.

Le Fern était vide, à part eux. Ils se retrouvèrent dans la rue principale de Mae-Hong-Son et regagnèrent la Land Cruiser. Tandis que Mike Herald grimpait la colline, Virgina se retourna vers Malko, assis à l’arrière.

— Quand vous êtes arrivés, vous avez vu le grand type qui faisait de la boxe thaïlandaise ?

— Oui.

— C’est Fang ; un Birman, un Shan. Il est membre de la MTA. Ils sont plusieurs milliers. Lui habite à Mae-Hong-Son parce qu’il est chargé du ravitaillement. Plusieurs fois par semaine, il expédie des pick-up pleins de riz et de produits de première nécessité, par les pistes de la jungle, jusqu’à Ho-mong. Et au retour…

Elle ne termina pas sa phrase. Malko le fit pour elle.

— Les camions ramènent de l’héroïne ?

Virginia Hood eut un sourire malin.

— C’est ce que l’on dit, mais je n’en ai jamais vu. Par contre, il m’a raconté une histoire amusante, il n’y a pas longtemps. Il avait livré des sacs de riz à Ho-mong, quand Khun Sa lui a demandé de ramener quelqu’un en Birmanie. C’était Sombat Suwatana qui venait d’apporter des disques pour le bar karaoké de Ho-mong. Ils sont donc repartis ensemble, et Suwatana n’a pas résisté au plaisir de montrer à mon copain ce qu’il rapportait…

— Quoi donc ? De l’héroïne ?

— Mais non, fit la jeune femme en riant. Une paire de chaussures.

— Des chaussures…

— Oui, des escarpins de femme. Il y a quelques mois, Khun Sa a annoncé qu’il se lançait dans l’industrie des pierres précieuses et dans la fabrication de chaussures de luxe. Personne n’y a cru. Et, pourtant, Fang a bien vu une paire de chaussures extraordinaires ! Des escarpins noirs entièrement incrustés de rubis ! Fang m’a dit qu’il y en avait pour 500 000 baths…

— Mais qui va acheter ça ? demanda Malko.

— Je ne crois pas en effet que beaucoup de femmes thaïes puissent se le payer, dit en riant Virginia Hood, à part quelques épouses de généraux. Mais cette paire-là, d’après Fang, n’était pas à vendre. Sombat Suwatana devait la remettre à une femme, de la part de Khun Sa. C’était un cadeau.

Malko sentit le sang se ruer dans ses artères.



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