Lord John [3] La marque des démons by Gabaldon Diana

Lord John [3] La marque des démons by Gabaldon Diana

Auteur:Gabaldon,Diana [Gabaldon,Diana]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Éditeur: Libre Expression
Publié: 2013-06-02T04:00:00+00:00


L'ordre de bataille avait été établi. Le soleil d’automne pointait à peine et les troupes se mettraient en marche dans l’heure.

Grey se trouvait dans l’écurie, vérifiant la sellerie de Karolus, ajustant sa bride, .comptant les secondes qui le séparaient du départ comme si chacune d’entre elles renfermait une goutte précieuse et irrécupérable de son existence.

À l’extérieur, le chaos régnait. Des gens couraient de-ci de-là, rassemblant leurs biens, cherchant leurs enfants, appelant leurs épouses ou leurs parents, éparpillant les biens rassemblés quelques instants plus tôt, étourdis par l’urgence. Son propre cœur battait fort dans sa poitrine. Des petits frissons remontaient le long de ses jambes et s’enroulaient autour d’elles, rétrécissant ses bourses.

Les tambours grondaient au loin, appelant les troupes. Leurs roulements battaient dans son sang et ses os. Bientôt, bientôt, bientôt... Son ventre était noué et il avait du mal à inspirer profondément.

Il n’entendit pas les pas approchant sur le paillis de l’écurie. Toutefois, tendu comme il l’était, il perçut une perturbation dans l’air autour de lui, ce pressentiment d’une intrusion qui lui avait déjà plusieurs fois sauvé la vie. Il fit volte-face, une main sur sa dague.

Stephan von Namtzen, rutilant dans son uniforme, son grand casque à plume sous un bras, arborait une mine sobre qui contrastait avec sa tenue.

— Il est presque l’heure, dit le grand Hanovrien. J’aimerais vous parler, si vous le voulez bien.

Grey laissa lentement retomber sa main et prit enfin la profonde inspiration qui lui manquait.

— Vous savez bien que oui.

Von Namtzen inclina la tête mais ne parla pas tout de suite, semblant chercher ses mots même si, cette fois, ils s’exprimaient en allemand.

— Je vais épouser Louisa, dit-il enfin. Si je vis jusqu’à Noël Mes enfants...

Il hésita, sa main libre posée sur sa poitrine.

— Il serait bon qu’ils aient à nouveau une mère. Et...

— Vous n’avez pas à vous justifier, l’interrompit Grey.

Il sourit affectueusement au grand Hanovrien. Il n’avait plus besoin de prendre des précautions.

— Si c’est ce que votre cœur désire, je vous souhaite d’être heureux.

Le visage de von Namtzen s’éclaircit. Il inclina légèrement la tête.

— Danke. J’ai dit que je me marierais si je vis. Sinon...

Sa main était toujours sur son sein, couvrant la miniature de ses enfants.

— Si je vis mais pas vous, alors je me rendrai chez vous, l’aida Grey. Je raconterai à votre fils ce que je sais de vous. C’est bien la ce que vous vouliez me demander ?

Bien qu’il conservât son air grave, une profonde chaleur envahit le regard de Stephan.

— Oui. Vous m’avez peut-être connu mieux que personne.

Il resta immobile en fixant Grey et, soudain, l’inexorable compte à rebours s’arrêta. À l’extérieur, la confusion et le danger sévissaient toujours et les tambours battaient fort. À l’intérieur de l’écurie régnait une paix profonde.

La main de Stephan quitta sa poitrine et s’avança vers Grey. Il la saisit et sentit l’amour s’écouler de l’un à l’autre. L'espace d’un instant, le corps et le cœur fusionnèrent.

Puis ils se séparèrent, chacun reculant d’un pas, chacun apercevant la lueur de tristesse sur le visage de l’autre, chacun souriant, d’un air contrit, de l’avoir reconnue.



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