L'Oeil du Samouraï by Henri Vernes

L'Oeil du Samouraï by Henri Vernes

Auteur:Henri Vernes [Vernes, Henri]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Aventure
Éditeur: Fleuve Noir
Publié: 2012-11-03T17:41:09+00:00


CHAPITRE VII

La standardiste de l’hôtel Takanawa était réellement charmante, et sa voix aussi.

— Que puis-je pour vous, Morane san ? interrogea-t-elle dès que Bob eut décroché.

Elle devait connaître par cœur les noms de tous les clients de l’hôtel, chambre par chambre.

— J’aimerais que vous m’appeliez le numéro 208-7230, M. Ijiro Okada…

— Je vous l’appelle, Morane san.

Dès qu’ils avaient atteint le centre de Tokyo, Bob et Bill avaient pris deux chambres au Takanawa après avoir garé l’Isuzu en un endroit où elle pourrait difficilement être repérée. Ils avaient pris un bain, s’étaient mis à l’aise. Il faisait grand jour à présent et, malgré cela, ils considéraient que quelques heures de sommeil leur feraient le plus grand bien. Les émotions et le décalage d’heure commençaient à se faire sentir. Avant, Morane avait cependant décidé de chercher à en savoir plus sur ce mystérieux « œil du samouraï ». Puisque « œil de samouraï » il y avait. C’était indispensable à sa tranquillité d’esprit.

Une série de déclics, puis la voix de la standardiste dit :

— Vous avez le numéro 208-7230, Morane san.

Presque aussitôt, une autre voix – une voix d’homme cette fois – fit :

— Moshi moshi ?[9]

Un accent guttural de lame d’acier qui se redresse.

— Okada san ? interrogea Bob.

— Hai ![10]

— C’est Bob… Bob Morane…

— Le Bob Morane de Paris ? fit la voix en français.

— Existe-t-il un autre Bob Morane ?

— Non, bien sûr… D’où me téléphonez-vous, Bob ?… De France ?

— Pas de France, Ijiro… De Tokyo…

— De Tokyo ? Et vous ne m’avez pas prévenu de votre arrivée ?

— Pas eu le temps, mentit Morane. Je ne suis arrivé que depuis quelques heures. Mon premier coup de téléphone a été pour vous.

— Gentil, ça !

À part son accent guttural, Ijiro Okada parlait le français comme un habitant du XVIe. Pendant quatre ans, il avait été correspondant à Paris du Asahi Shimbun[11]. C’est alors que Morane l’avait connu.

— J’espère que nous nous verrons, enchaîna Okada.

— Naturellement, fit Bob, qui était sincère. Avant, j’aimerais vous demander un renseignement.

— Allez-y toujours, mon vieux…

— L’œil du samouraï, ça vous dit quelque chose ?

— Si vous pouviez me mettre sur la voie ?

— Impossible… Je ne sais vraiment pas de quoi il s’agit. C’est pour ça que je vous pose la question, Ijiro.

À l’autre bout du fil, il y eut un silence. Okada réfléchissait.

— Je ne vois qu’un « Œil du Samouraï », dit-il au bout d’un moment. Mais je ne crois pas que cela puisse vous concerner. Et puis, vous auriez pu demander à n’importe qui.

— Dites toujours…

— C’est un établissement connu de Akasaka[12]. Un tiers bar, un tiers restaurant, un tiers music-hall… Mais je ne savais pas que vous fréquentiez les boîtes de nuit, Bob ?

— Cela m’arrive, fit Morane en riant. Il faut bien que jeunesse se passe.

— Quand pouvons-nous dîner ensemble ?

— Demain… Bientôt… Je vous rappellerai, Ijiro. À moins que vous ne préfériez me rappeler… Je suis descendu au Takanawa.

— Faites attention si vous allez à L’Œil du Samouraï, crut bon de dire encore Okada.



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