Linge sale et secrets de famille by Claudia Grimaldi

Auteur:Claudia Grimaldi
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Books on Demand
Publié: 2019-04-15T00:00:00+00:00

CHAPITRE 18

Retour à l'atelier pour Ferdinand.

Ferdinand se réveilla sur la couchette encombrée, avec une odeur d'humidité, de pièce pas chauffée. Il regarda le cadavre de la bouteille vide qui roulait au sol et constata que Gaspard n'était toujours pas rentré. Le froid du bateau avait rendu ses articulations douloureuses. Il se leva après quelques étirements pour essuyer d'un revers de main le hublot plein de buée, dont l'eau dégoulinait sur la couchette. Il se dit que ce n'était pas la peine de chercher à faire du café et décida de reprendre le chemin de la gare et d'attraper un train pour Biarritz. Il en avait pour plus de trente minutes, mais c'était moins cher qu'un taxi. Il espérait bien que le moussaillon avait déjà mis la machine à café en route à l'atelier. Arrivé devant la porte de la boutique, il se félicita d'avoir fait un double de la clef, car tout était fermé à presque onze heures, sonnant à l'église. Zébulon courut vers lui, tout content de voir enfin le jour et Ferdinand s'appliqua à la routine du matin, chat, lumière, café et musique. Il choisit « couleur café », dont il monta à fond le son sur la platine. Tout de suite Gilbert apparu en haut de l'escalier, d'une humeur à faire fuir le plus mauvais chat du cimetière.

— C'est encore toi ! T'as fait un double, j'imagine ! lança-t-il à son père.

— Bonjour quand même, t'as tout compris, je n'avais pas envie de laisser rouiller mes vieux os sous la pluie et je t'ai fait du café. Je viens du bateau de Gaspard, il n'est pas rentré de la nuit, tu ne sais pas où il est ? demanda Ferdinand sans relever l'agacement de son fils.

— Ben non, je ne suis pas sa nounou, il est majeur ! Il est sûrement resté chez sa copine Marie, elle habite près de la Marie-Louise, c'est une navette maritime sur le port de plaisance d'Hendaye. Déplace tes os là-bas, tu le cueilleras au saut du lit, puisque c'est ta spécialité !

— Bien sûr, mais je ne pourrais pas mettre de musique, ça sera moins vivifiant. Il lui arrive souvent de dormir là-bas ? Tu l'as vu quand la dernière fois ? continua Ferdinand.

— J'en sais rien ! C'est sa vie, tu m'emmerdes avec tes questions dès le matin ! T'aurais mieux fait de rempiler en mer, au moins t'avais de l'occupation plutôt que de jouer au détective privé retraité ! Je l'ai vu hier à l'atelier, si tu veux tout savoir, il a gardé la boutique toute la journée, car j'étais très occupé, vois-tu !

— Ah oui, t'étais occupé, genre à mettre le feu à la maison de la nounou ? Et quelles étaient tes autres occupations ? railla Ferdinand en réchauffant ses mains sur sa tasse.

— Tu vires à l'obsession, comme les vieux quoi ! Pourquoi j'aurais mis le feu chez sa nounou de Gaspard? Je savais même pas que ça avait brûlé, de toute façon, Gaspard m'avait dit

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