L'Homme sans passé (French Edition) by Kevin Wignall

Auteur:Kevin Wignall [Wignall, Kevin]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9781503943803
Éditeur: Amazon Crossing
Publié: 2017-04-17T22:00:00+00:00

CHAPITRE 24

Ils dormirent tous les deux par intermittence durant le trajet jusqu’à Paris, rattrapant comme ils pouvaient leur manque de sommeil de la nuit précédente. Inger était déprimée, ce qui n’était pas étonnant compte tenu de ce qu’elle venait de vivre. Elle avait l’air d’avoir besoin de parler de ce qui était arrivé ce matin-là, mais, à tort ou à raison, Dan avait l’impression qu’elle ne voulait pas en parler avec lui. Quoique éprouvant un léger sentiment de culpabilité, il lui en était reconnaissant.

Dans le taxi qui les avait pris à la gare Montparnasse, il dit :

— Nous allons descendre à l’hôtel Vergoncey, s’ils ont des chambres. C’est un endroit agréable – j’y ai déjà séjourné.

Elle approuva d’un air absent, avant de demander quelques secondes plus tard :

— Comment se fait-il que tu aies eu besoin d’un hôtel à Paris ? Tu as un appartement, non ?

— Depuis dix-huit mois seulement. En fait, j’ai pris une chambre au Vergoncey pendant six semaines, le temps de trouver le bon endroit.

Elle n’éprouva pas le besoin de répondre à cela, mais elle se tourna vers lui d’un air préoccupé :

— Il nous faudra deux chambres, dit-elle.

— Pas de problème, dit-il, piqué au vif toutefois, même si c’était ridicule.

— J’ai vraiment apprécié hier soir. Je… je t’aime bien, Dan. Mais tout ça est trop rapide… et ça n’a rien à voir avec ce qui s’est passé ce matin.

Il secoua la tête et posa une main rassurante sur sa cuisse, se souvenant en même temps, avec un certain malaise, du geste de Sébastien Merel réconfortant sa femme de la même manière.

— Je comprends, et tu as raison. Tu n’as pas à te justifier.

Il attendit quelques secondes avant d’ajouter :

— Des chambres communicantes ?

— S’ils en ont. Après tout, tu as besoin de ma protection.

Il sourit. Elle en plaisantait, ce qui était déjà une première étape.

Ils enregistrèrent leur arrivée à l’hôtel – il n’y avait pas de chambres communicantes ; ils optèrent pour deux chambres situées l’une en face de l’autre sur le même palier – et puis Dan passa un appel vers le portable de l’ancienne amie de lycée de Sabine Merel, Sylvie. Elle travaillait à domicile, et leur donna l’adresse de son appartement dans le 17e arrondissement.

Ils n’avaient pas vraiment de plan bien défini à partir de maintenant ; aussi Inger demanda-t-elle, dans le taxi qui les conduisait chez leur interlocutrice :

— Qui d’autre devons-nous voir aujourd’hui ?

— Après l’amie de Sabine Merel, nous irons voir Yousef.

— Tu l’as appelé ?

— Non, j’essaierai de le faire tout à l’heure, de l’appartement. Ensuite, il faut que je rencontre un autre contact que Patrick m’a donné, mais cette fois j’irai seul.

Elle le regarda d’un air soupçonneux.

— Pourquoi seul ? lui demanda-t-elle.

— Tu peux venir si tu veux, mais je pense qu’il sera plus enclin à parler librement s’il n’y a que moi. Il fait partie de la DGSE, et je le rencontre à titre officieux.

Elle parut sur le point de protester à nouveau, mais elle se

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