L'Homme Sans Passé by Robert Crais

L'Homme Sans Passé by Robert Crais

Auteur:Robert Crais [Crais, Robert]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Belfond
Publié: 2014-06-10T00:00:00+00:00


24

Il était sept heures et quart quand je rentrai chez moi et dépliai ma carte Triple-A de Californie pour y chercher Anson. C’était un tout petit point rouge, sur la 86, au sud-est de la mer de Salton. J’appelai les renseignements, informai l’opérateur que j’étais à la recherche d’un numéro à Anson, et lui épelai le nom : Reinnike.

— Non, monsieur, je n’ai aucun abonné à ce nom.

Les deux villes les plus proches étaient Alamorio et Westmorland.

— Peut-être à Alamorio, ou à Westmorland ?

— Désolé, monsieur.

Je passai à la ville suivante.

— Calipatria ?

— Ah, nous y voilà : Alex Reinnike, Calipatria.

La fonction de mise en relation automatique avec une voix de synthèse fut aussitôt déclenchée, avant que j’aie pu poser une seule autre question ; je notai le numéro et rappelai illico les renseignements. Cette fois, je pris soin d’expliquer à l’opératrice que ma recherche portait sur plusieurs localités et je la suppliai de ne pas me livrer tout de suite en pâture à la voix de synthèse.

Trois minutes plus tard, après avoir passé en revue six autres villes de la région, j’avais une deuxième touche : Edelle Reinnike, à Imperial.

Je passai un moment à contempler les deux noms et les numéros correspondants puis allai me servir un verre d’eau dans la cuisine. Je le bus, revins vers le téléphone. Encore heureux que ce n’était pas du gin. Mes mains tremblaient.

J’appelai d’abord Alex Reinnike, parce que Calipatria était plus proche d’Anson qu’Imperial. Alex Reinnike avait la voix d’un homme d’une trentaine d’années. Il me laissa patiemment parler de George Reinnike d’Anson et lui demander s’il avait un lien de parenté quelconque avec lui.

— J’aurais aimé pouvoir vous aider, mais je me suis installé dans le coin en avril dernier, quand j’ai quitté la marine. Ma famille est de Baltimore. Je n’ai jamais entendu parler de ce type.

Après l’avoir remercié, j’appelai Edelle Reinnike.

Mme Reinnike me répondit à la quatrième sonnerie, d’une voix rauque. La télévision faisait tellement de barouf en bruit de fond que je n’eus aucune peine à reconnaître l’émission. La Roue de la fortune.

— Qu’est-ce que c’est ? Allô, c’est qui ? Y a quelqu’un ?

Je fus obligé de crier pour me faire entendre.

— Attendez, je vais baisser. Elle doit être quelque part par là. Où est-ce qu’elle est passée ?

Elle laissa échapper un petit grognement, soit en se penchant vers quelque chose, soit en se levant, et le volume diminua nettement.

— Qui est à l’appareil ?

— Edelle Reinnike ?

— Oui, vous êtes qui ?

— Mon nom est Cole. Je vous appelle au sujet de George Reinnike, d’Anson.

— Je suis pas à Anson, moi. Ça se trouve là-haut, près du lac.

— Oui, madame, je sais. J’aurais aimé savoir si vous connaissiez George Reinnike.

— Non.

— Il y a d’autres Reinnike dans la région ?

— Ils sont tous morts. Il y en a eu, des Reinnike, mais ils sont morts. J’ai deux fils et cinq petits-enfants, mais ils pourraient aussi bien être morts, vu le peu que je les vois. Ils sont en Égypte.



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