L'heure du feu by Glass Leslie

Auteur:Glass,Leslie [Glass,Leslie]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Thiller, Suspense
Publié: 2014-06-16T20:20:25+00:00

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Après le petit déjeuner, Jason tourna en voiture jusqu’à ce qu’il trouve North High School, situé au sud d’un vaste groupe scolaire. C’était un immeuble de briques de deux étages, avec un grand escalier qui menait à l’entrée, une plante grimpante sur les murs, un énorme parking devant et des terrains de jeux à l’arrière. Un vrai lycée dans la bonne tradition américaine.

Tandis qu’il se garait sur le parking, il s’efforça d’imaginer Emma au cours de sa dernière année solitaire, à l’étroit dans cette ville où les autres élèves se connaissaient depuis des années. Il se souvint d’Emma et de lui bavardant dans un café, une demi-heure dérobée ici et là, entre ses consultations à lui et ses boulots à elle. Il l’avait interviewée pour un article qu’il écrivait sur les jeunes adultes constamment déracinés dans leur enfance. Puis ils avaient continué à se voir.

Il se souvenait de sa façon de s’asseoir, légèrement penchée en avant, les mains abandonnées sur ses cuisses pendant qu’elle lui racontait comment la Marine adorait muter les gens le plus loin possible de l’endroit où ils se trouvaient, préférant les transbahuter à l’autre bout du monde plutôt que les déplacer le long d’une même côte.

Il ne mit pas longtemps à trouver l’accueil, qui tenait également lieu de conseil d’orientation scolaire et professionnelle. Il y avait une liste de noms affichés sur le mur. Il les regarda une seconde avant d’entrer.

— Que puis-je pour vous ?

Une femme rondelette, les joues carmin, le rouge à lèvres vif largement étalé, les cheveux orange bouffants et un corsage violet, leva les yeux de son ordinateur.

« Mince ! » faillit lâcher Jason.

— Euh, oui, fit-il, un peu gêné. J’aimerais voir le professeur Londry. Est-ce possible ?

— Tout est possible. (Elle sourit en exhibant deux rangées de dents d’une blancheur éclatante.) Il est juste là.

Elle indiquait une porte derrière elle, en verre dépoli pour qu’on ne puisse pas voir à travers.

Jason frappa doucement et fut invité à entrer.

Le professeur Londry était assis les pieds sur son bureau, en train de lire un journal qu’il reposa dès qu’il vit que son visiteur n’était pas un étudiant. Il avait de longs cheveux ternes qui entouraient une importante calvitie. Des verres sans monture grossissaient les rides autour de ses yeux pâles et sa chemisette écossaise avait le col ouvert. Il ôta précipitamment ses chaussures de daim de son bureau.

— Salut, dit Jason en tendant la main. Je m’appelle Frank Miln. Je dois écrire un article pour le New York Magazine sur les vedettes originaires de Californie qui commencent à percer dans le cinéma new-yorkais. Une sorte de mouvement à contre-courant.

— Mon Dieu, fit Londry. Oui. J’ai entendu parler de ce genre de choses. Vous voulez entrer ?

— Merci.

— Ça marche, le cinéma, à New York, hein ? Qu’est-ce qui vous amène ici ?

— Eh bien, je vais parler d’Emma Chapman dans l’article et elle a fait ses études ici. Elle a passé le bac chez vous il y a treize ans. Vous étiez déjà là ?

— Ah, oui, on m’en a parlé il y a juste quelques jours.

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