L'étrange vie de Nobody Owens by Neil Gaiman

L'étrange vie de Nobody Owens by Neil Gaiman

Auteur:Neil Gaiman [Neil Gaiman]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantastique, Adolescents, Jeunesse, Fantôme, Cimetière, Solitude, Ebook
ISBN: 9782290055908
Éditeur: Wiz Albin Michel
Publié: 2012-05-03T22:00:00+00:00


leur passage.

Bod vit Abanazer Bolger danser avec Miss Borrows, sa vieille

institutrice d’avant. Il vit les vivants danser avec les morts. Et la

danse en couples se mua en longues lignes de gens décrivant les pas

à l’unisson, marchant et lançant le pied (Tralala-poum !

Tralala-poum !), une danse en ligne qui était déjà antique mille ans

auparavant.

Il se retrouva à côté de Liza Hempstock dans la rangée.

— D’où vient la musique ? lui demanda-t-il.

Elle haussa les épaules.

— Qui fait arriver tout ça ?

— Ça arrive toujours, dit-elle. Les vivants ne s’en souviennent

peut-être pas, mais nous si, toujours…

Et elle s’interrompit, surexcitée :

— Regarde !

Bod n’avait jamais vu de chevaux en vrai, seulement dans les

pages des livres d’images, mais le cheval blanc qui descendait vers

eux en claquant des sabots ne ressemblait en rien à ce qu’il avait pu

imaginer. Il était plus grand, bien plus grand, avec une longue tête

sérieuse. Une femme était assise sur son dos nu, vêtue d’une longue

robe grise qui pendait et miroitait sous la lune de décembre comme

des toiles d’araignée dans la rosée.

Elle arriva au parc, et le cheval s’arrêta, et la femme en gris en

glissa sans peine et se tint debout sur la terre, face à eux tous, les

vivants comme les morts.

Elle fit une révérence.

Et d’un seul mouvement, tous s’inclinèrent ou répondirent par

une révérence, et le bal recommença.

La Dame en gris guide nos pas

La Danse macabre ne s’arrête pas là

chanta Liza Hempstock avant d’être emportée loin de Bod par le

tourbillon de la danse.

Ils tapaient du pied en mesure, avançaient, tournaient,

sautaient, et la femme dansa avec eux, avançant, tournant, sautant

avec enthousiasme. Même le cheval blanc balançait la tête, tapait du

sabot et remuait sur la musique.

La danse accéléra, et les danseurs avec. Bod était à bout de

souffle, mais il n’imaginait pas que le bal pût un jour s’arrêter : la

Danse macabre, la danse des vivants et des morts, la danse avec la

Mort. Bod souriait, et tout le monde souriait.

Il apercevait du coin de l’œil la femme à la robe grise, de temps

en temps, en tournant et battant des pieds dans tout le jardin public.

Tout le monde, se dit Bod, tout le monde danse !

C’est ce qu’il pensa, et dès qu’il l’eut pensé il prit conscience

qu’il se trompait. Dans l’ombre près du vieil hôtel de ville, un

homme se tenait debout, tout vêtu de noir. Il ne dansait pas. Il les

regardait.

Bod se demanda si c’était de l’envie qu’il lisait sur le visage de

Silas, ou du chagrin, ou autre chose, mais l’expression de son tuteur

était indéchiffrable.

Il l’appela : « Silas ! » dans l’espoir de le décider à venir, à se

joindre au bal, à s’amuser comme eux, mais en entendant son nom

Silas recula dans l’ombre et disparut à la vue.

— Dernière danse ! cria quelqu’un, et la musique, montant vers

les aigus, prit une tonalité digne, lente et définitive.

Chacun des danseurs choisit un partenaire, les vivants avec les

morts, chacun sa chacune. Bod tendit la main et ses doigts

touchèrent, et ses yeux rencontrèrent, ceux de la femme à la robe

d’araignée.

Elle lui sourit.

— Bonjour, Bod, dit-elle.

— Bonjour, dit Bod en dansant avec elle.



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