L'Esclave: Les Hommes libres, t. 1 (French Edition) by Kate Aaron

Auteur:Kate Aaron [Aaron, Kate]
La langue: fra
Format: epub
Tags: General Fiction
Éditeur: Reines-Beaux
Publié: 2016-06-03T22:00:00+00:00

Chapitre 12

Le matin suivant je me réveillai dans les bras de Kai. La sensation était tellement peu familière, pourtant, j’avais depuis si longtemps voulu la ressentir que je reposais là un instant, pétrifié, les membres verrouillés. L’homme qui dormait contre moi fut, pendant quelques brèves secondes, pareille à la chose qui m’était la plus précieuse au monde. Il semblait si petit, si vulnérable, si confiant, que je fus submergé par le besoin de le protéger. J’aurais combattu le Maître lui-même pour le garder en sécurité.

L’émotion s’évanouit presque aussi vite qu’elle était apparue, ne laissant qu’une trace de tendresse et d’affection dans son sillage. Je resserrai les bras autour de lui, enfonçai mon nez dans les courtes piques de ses cheveux, et embrassai le sommet de son crâne rasé. Kai changea de position et marmonna quelques mots, toujours plus endormi que réveillé. Mes lèvres s’incurvèrent dans un sourire involontaire.

— Tam ?

Les paupières plissées de sommeil et l’air endormi, il était adorable. J’essuyai ses yeux et le caressait, me souvenant de ma propre vulnérabilité le lendemain du jour où le Maître avait pris ma virginité. Toutes les connaissances et les rumeurs que j’avais entendues m’avaient amené à croire que faire l’amour transformait un garçon en homme, mais je ne m’étais jamais senti moins masculin de ma vie. Je n’avais pas été préparé à partager la véritable intimité de l’acte, ni explorer les profondeurs de ma propre dévotion envers l’homme qui connaissait mon corps mieux que n’importe qui, moi-même inclus.

— Oui, Kai ?

— On, euh, on devrait bouger.

Il se tortilla sans conviction entre mes bras, mais s’immobilisa à la seconde où je resserrai ma poigne.

— C’est encore tôt, le rassurai-je.

Nous étions rapidement tombés endormis la veille au soir – du moins lui, me tournant le dos et se recroquevillant en une boule serrée contre moi, notre peau se touchant à peine. Je m’étais mis sur le côté, face à lui, les doigts tendus sur le matelas entre nous, désespéré par cet écart. Le Maître me laissait au moins le câliner avant que je retourne dans mon lit. Alors que la respiration de Kai ralentissait vers le sommeil, je m’étais rapproché, essayant de caresser la peau soyeuse de son dos ; explorant le profond sillon de sa colonne vertébrale et les fossettes douces et duveteuses au-dessus de ses fesses, jusqu’à ce qu’enfin je succombe et m’endorme.

À présent nous étions tous deux éveillés, le premier soleil à peine levé sur l’horizon, teintant les pierres crasseuses et crèmes des murs vides de sa chambre d’un orange doux, et nous avions du temps avant que le Maître ne nous attende au petit-déjeuner. Je voulais savourer ce matin, m’attarder dans le lit chaud de Kai et renouer le lien que nous avions forgé de manière si inattendue dans la nuit. Ce fut tant pour Kai que pour moi que j’embrassai ses tempes et me lovai contre son corps légèrement tremblant.

Que nous ayons succombé et soyons devenus amants n’était pas surprenant, vu la pression que le Maître nous mettait,

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