Les soldats de l'aube by Deon Meyer

Les soldats de l'aube by Deon Meyer

Auteur:Deon Meyer [Meyer, Deon]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9782020631242
Amazon: 2020631245
Éditeur: POINTS
Publié: 2004-01-07T23:00:00+00:00


31

Ils s’assirent dans le bureau de Hope Beneke et l’espace d’un instant il sentit à nouveau la montée d’adrénaline, réchauffement du sang dans la poursuite, se rappela…

— Putain, van Heerden ! Je n’arrive pas à croire que tu sois devenu un pareil trou du cul ! Comment tu t’es démerdé pour poignarder un ancien collègue dans le dos et jeter en même temps le discrédit sur l’armée ? Alors que tu n’avais qu’à me passer un coup de fil. Juste un.

Van Heerden leva les mains. Il était calme, tout son corps prêt à l’action et son esprit passant et repassant sans arrêt de l’appel téléphonique aux types du Renseignement militaire, puis à O’Grady, de Wit et Joubert. Mais d’abord se concentrer sur le présent.

— Bon, d’accord, Nougat, dit-il, je sais d’où tu parles et tu as toute ma sympathie…

O’Grady grimaça de dégoût et commença à dire quelque chose, mais van Heerden continua sur sa lancée :

— … mais réfléchis un moment à la situation. J’avais un indice de plus que vous : la fausse identité. C’est tout. Le reste est pure hypothèse et plutôt ténu. Ce truc sur les dollars était aventureux et ce n’est que parce que j’ai pensé à la façon dont le bonhomme avait lancé son affaire avec du liquide au début des années 80. Je n’ai rien pour corroborer mes hypothèses. Et maintenant tu me dis : tu crois vraiment que tes supérieurs (il lui montra de Wit et Joubert du doigt) t’auraient laissé causer aux journaux avec si peu de chose ?

— C’est le principe, bordel !

— Et le mal que vous avez fait à la police, van Heerden.

— Là, je suis désolé, colo… euh… commissaire, mais c’était le prix à payer pour avoir…

— Nous vendre pour un article de presse de quatre sous !

— Tu dis des conneries, Nougat. Vous vous faites une publicité bien pire, et tous les jours de la semaine, parce que les médias vous voient en outil politique servant à atteindre l’ANC. Ça aussi, vous allez me le reprocher ?

— Vous nous avez, et délibérément, caché des faits dont nous pouvions nous servir dans une enquête, van Heerden.

— Je suis plus que prêt à partager, commissaire. Mais l’heure n’est pas venue de le faire, et pour des raisons évidentes.

— Les conneries que tu nous sors, van Heerden !

— 76, dit Mat Joubert.

Tout le monde le regarda.

— Tu as fait taire les deux mecs du Renseignement avec ces deux mots. Qu’est-ce que ça signifie, van Heerden ?

Il aurait dû se rappeler que Joubert ne ratait jamais rien.

— D’abord, dit-il lentement et d’un ton mesuré, il va falloir que nous arrivions à un accord d’échange de renseignements.

O’Grady y alla d’un petit rire méprisant.

— Non mais, vous l’entendez ? s’écria-t-il.

— Je ne crois pas que vous soyez en position de négocier, dit Bart de Wit un ton plus haut et légèrement plus nasal.

— Commençons par écouter ce qu’il nous propose, dit Mat Joubert.

— Sauf qu’on peut pas lui faire confiance, à c’t’enculé.

— Inspecteur, nous avons déjà abordé le problème de votre langage, dit de Wit.



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