Les six compagnons et le secret de la calanque by Paul-Jacques Bonzon

Les six compagnons et le secret de la calanque by Paul-Jacques Bonzon

Auteur:Paul-Jacques Bonzon [Bonzon, Paul-Jacques]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2011-10-22T02:09:09.540000+00:00


CHAPITRE VIII

TROISIÈME DISPARITION

Embusqués à la pointe de la Crique aux Étoiles, les trois camarades surveillaient la mer. Respectant les consignes de Tidou, ils s’étaient postés à une centaine de mètres les uns des autres, de façon que, si l’un d’eux était surpris, les autres puissent remonter au Mini-Mas donner l’alerte, sans être aperçus. Pas question non plus de communiquer entre eux, même en s’appelant. Le canot venait peut-être, chaque nuit, embarquer quelqu’un qui attendait, lui aussi, caché dans les rochers.

Deux heures du matin ! À part le clapotement des vagues sur les rochers, aucun bruit. Cependant, au loin, brillait la lumière de l’Océanic. Il était arrivé au large des Issambres vers neuf heures du soir et n’avait plus bougé.

Les trois Compagnons commençaient à trouver le temps long. De crainte d’être découverts par la traîtresse longue-vue de la villa, ils n’osaient même pas se déplacer de quelques mètres pour se dégourdir les jambes. Le Tondu, surtout, se sentait mal à l’aise. Pour mieux surveiller la mer, il avait choisi l’endroit le plus élevé où les rochers n’offraient comme abri qu’une faille étroite dans laquelle il se sentait pris comme dans un étau.

« J’ai eu tort de me cacher là, se disait-il tout bas. Je domine la mer, d’accord, mais si le canot vient débarquer ou embarquer quelqu’un, il ne touchera pas la côte à cet endroit trop abrupt. »

Trois heures ! Toujours rien à l’horizon, à part les minuscules lumières d’un paquebot qui, beaucoup plus au large que l’Océanic, semblait se diriger vers Cannes ou Nice.

Ankylosé, meurtri, le Tondu essayait une fois de plus de changer de position quand il entendit du bruit. Un bourdonnement de moteur.

Il chercha longtemps sur la mer avant d’apercevoir, un petit point noir à mi-chemin entre l’Océanic et la côte, le canot.

Son moteur devait être muni d’un silencieux, car le bruit couvrait à peine celui des vagues. Aucun doute, il venait vers la Crique aux Étoiles. Bientôt, le Tondu distingua à bord deux silhouettes… puis une troisième. Le canot n’était plus qu’à quatre cents brasses de la calanque. Il semblait devoir aborder vers l’endroit où se cachait la Guille. Cependant, ayant arrêté son moteur, il obliqua à gauche et, sur sa lancée, fila vers la croupe rocheuse dominant la mer.

« On dirait qu’il me vise, à présent », se dit le Tondu, vaguement inquiet.

Le canot se rapprochait de plus en plus lentement. Le Tondu distinguait mieux, à présent, les silhouettes qui se trouvaient à bord. Deux se tenaient debout, semblant inspecter la côte, la troisième assise, comme repliée sur elle-même. Mais, bientôt, l’embarcation disparut sous le surplomb et sa coque racla la roche faiblement.

Le cœur battant, le Tondu tendit l’oreille. Soudain, il entendit l’un des hommes dire à voix basse :

« Allô ! W.K.M.X. ? … Traversée terminée… Tout va bien. Allons nous mettre au travail… Gardez le contact. Ce ne sera pas long.

— Oui, pour la dernière nuit, ce serait la catastrophe…»

La voix se tut. Le Tondu comprit que deux hommes venaient de se mettre



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