Les sept stigmates by Jean Dardi

Auteur:Jean Dardi [Dardi, Jean]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier/thriller/espionnage
Éditeur: City
Publié: 2016-08-18T22:00:00+00:00

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Dimanche matin – 9 heures – quai des Orfèvres

Le dimanche matin, certains s’adonnent au sport. D’autres aiment bien flâner au lit ou tondre leur pelouse. Ou encore bricoler. Il en est même qui vont à la messe. Mais ils ne sont pas flics. Pas dans l’équipe du commissaire Dell’Orso.

Les quatre hommes et la jeune femme, réunis au 36, quai des Orfèvres, à l’initiative du commissaire divisionnaire, avaient fait une croix sur leurs activités dominicales.

‒ Je vous remercie d’avoir répondu à mon invitation, mademoiselle et messieurs, commença Leroy, non sans une certaine ironie. Je sais que nous sommes dimanche et que vous auriez préféré faire la grasse matinée, mais la situation est grave. Chaque heure gagnée peut être précieuse.

En fait, aucun des cinq policiers ne se préoccupait plus que ça du jour de la semaine. Pour eux, le boulot passait avant tout et ils s’y dévouaient corps et âme, quel que soit le jour ou l’heure.

Dans les locaux de la criminelle, les effectifs étaient réduits au strict minimum et l’atmosphère était nettement moins oppressante, moins affairée qu’à l’accoutumée. Un calme et un silence inhabituels régnaient à l’étage.

Réfractaire au distributeur automatique du couloir, Leroy s’était depuis longtemps équipé d’une véritable machine à café. Julie avait fait le service, disposant un cappuccino crémeux à souhait devant chacun des participants à la réunion.

Le big boss alluma posément sa pipe et tira quelques bouffées pour s’assurer que le tirage était correct. Il ôta un grain de poussière invisible sur son bureau et ouvrit un dossier rouge portant la mention Confidentiel. Après un regard lourd de reproches à ses « invités », il commença :

‒ Voilà le dossier qui me prive de dormir depuis un mois. Et je ne suis pas le seul à ne pas dormir. Hier, j’ai fait quasiment le tour de l’horloge au ministère. C’était réunion au sommet. Tout le gratin était là. Le directeur général, le préfet, le ministre, un secrétaire d’État à je ne sais plus trop quoi, des conseillers en veux-tu en voilà, des ronds-de-cuir à la pelle. J’ai pris l’engueulade du siècle. J’ai eu droit à des conseils avisés, à des stratégies dignes de Sherlock Holmes, à des simulations, à des statistiques. Bref, ils m’ont essoré, vidé. J’en suis sorti à minuit passé. Ils veulent des résultats. Et vite. Sinon gare aux limogeages, aux remerciements, aux mutations, et j’en passe. On est en pleine période préélectorale, et la cote du président atteint des records d’impopularité. Je vous laisse imaginer dans quel état ils sont. C’est la raison pour laquelle je vous ai convoqués aujourd’hui.

Le ton montait au fur et à mesure que la pièce s’emplissait de fumée.

‒ Le président exige, le ministre réclame, le préfet ordonne, poursuivit Leroy. Bref, Gio, on compte tous sur toi et tes équipiers. On ne peut pas laisser plus longtemps ce psychopathe en liberté. Nom de Dieu, dites-moi que vous avez quelque chose. Que vous allez le serrer. Enfin, Gio. Pochet. C’est pas Dieu possible ! Cinq meurtres. Qu’est-ce que vous envisagez ? Je ne peux plus attendre.

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