Les Rives du crepuscule I by Fuyumi Ono

Les Rives du crepuscule I by Fuyumi Ono

Auteur:Fuyumi Ono [Ono, Fuyumi]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


5.

Risai fut réveillée au milieu de la nuit par des chuchotements.

— J’avais une de ces faims !

— C’est ce que j’ai pensé. Tiens, je t’ai aussi apporté du thé.

— Oh, merci ! Tu manges avec moi ?

Risai releva un peu la tête pour entendre cette conversation. La suivante qui veillait sur elle se retourna, étonnée. Entre les rideaux du lit, Risai aperçut le visage d’une autre jeune fille.

— Pardon ! On vous a réveillée ?

— Non… fit Risai en secouant la tête. Vous n’avez pas pu dîner ? C’est à cause de moi, murmura Risai en se tournant vers Suzu.

La jeune fille agita la main.

— Non, j’ai laissé passer l’heure sans m’en apercevoir. Mais Shôkei m’a apporté une boîte-repas. Ne vous inquiétez pas.

— Prenez votre souper, je vous en prie. Ne vous faites pas de souci pour moi, dit Risai.

La fille que Suzu avait appelée Shôkei lui sourit.

— Allez, va te restaurer. Je vais rester auprès de la malade.

Suzu acquiesça et se retira. Shôkei prit sa place au chevet de Risai.

— Pardon de vous avoir dérangée. Mon nom est Shôkei. Je suis la secrétaire de la reine.

— C’est moi qui vous demande pardon. Je vous donne bien du travail. Surtout à cette jeune suivante qui m’a veillée depuis que je suis arrivée. Mais maintenant, je n’ai plus besoin qu’on reste avec moi toute la journée.

— Ce n’est pas à vous de le dire. Laissez donc le médecin en décider, dit gentiment Shôkei. Allons, pas d’inquiétude. Nous manquons de personnel en ce moment. Alors, on fait ce qu’on peut.

— C’est déjà beaucoup. Ma garde-malade a été parfaite, dit Risai en détournant les yeux. Même la reine Kei est venue. Votre souveraine m’a paru quelqu’un d’honnête et franc.

Shôkei sourit :

— Oui. En tout cas, elle veut toujours bien faire. Elle est un peu naïve parfois.

Risai se tourna vers elle, surprise.

— C’est bizarre, la façon dont les gens au palais parlent à la reine. Ils sont très familiers…

— La reine a imposé son style. Vous avez dû être étonnée de voir que tout se passe sans cérémonie. La reine ne fait pas de chichi.

— Euh… oui, en effet…

— On dit que le roi Tai est un homme remarquable. Il paraît qu’il a disparu ? Vous devez vous faire un sang d’encre !

Risai hocha la tête en silence.

— Le peuple de Tai doit beaucoup souffrir. L’hiver est terrible là-bas…

— Vous êtes déjà allée au royaume de Tai ?

— Non, jamais, répondit Shôkei. Mais je suis née au royaume de Ho. Là-bas aussi, nous connaissons des hivers rudes. Au moindre problème, on paye le prix fort en hiver : ça devient une question de vie ou de mort dès qu’arrivent les grands froids. Et c’est encore pire au royaume de Tai, paraît-il…

— Oui, c’est exact.

— Le royaume de Hô non plus n’a plus de roi. Enfin… c’est un peu différent. C’est la faute du roi Hô si le pays a sombré dans le chaos, dit Shôkei avec un sourire mélancolique. Finalement, la disparition du roi Hô est plutôt un soulagement pour le peuple.



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