Les portes sans retour by Julia Verlanger & Gilles Thomas

Les portes sans retour by Julia Verlanger & Gilles Thomas

Auteur:Julia Verlanger & Gilles Thomas [Julia Verlanger & Gilles Thomas]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science-Fiction
ISBN: 9782702404812
Google: wsQRHAAACAAJ
Éditeur: Le Masque Fantastique
Publié: 1976-03-14T23:00:00+00:00


VIII

Nouveau réveil dans un noir absolu.

Pensées brumeuses, et inconsistantes, qui peu à peu se dégagent, et se précisent. Première réaction, tâter. Pas de Missie, ce qui fit brusquement jaillir de la sueur de tous les pores de ma peau. Deuxième réaction, j’étais nu, allongé très confortablement. Une sensation familière. Mes doigts qui cherchaient toujours rencontrèrent quelque chose, et je sus. Je m’assis d’une détente, faisant naître la lumière.

Je clignai des yeux. Missie était là, allongée sur une couchette. La vague de soulagement me recoucha, et la veilleuse s’éteignit obligeamment. Je trouvai sans hésitation le bouton de commande, et fixai une lumière plus intense.

J’avais su où j’étais, instantanément, parce que mes doigts s’étaient refermés sur une sangle. Une cabine de vaisseau stellaire. Mes yeux la parcoururent, et je reçus un deuxième choc. Pas n’importe quelle cabine, non. La mienne. Celle de l’Archer.

Missie bâilla, s’étira, fit des yeux de chaton stupéfié, puis me tendit les bras en disant :

— Gyall…

J’oubliai tout le reste pour la rejoindre. Dès que je la touchai, je devins brasier, et elle aussi. Ni l’un ni l’autre n’avions jamais atteint à une telle intensité dans le désir.

L’aboutissement, atteignant à l’extrême limite de l’aigu, nous faucha. Nous restâmes un bon moment sans bouger, et sans parler. Missie se déplaça un peu, se pelotonna contre mon flanc, et fit passer mon bras sous sa tête. Puis elle dit :

— Je ne dirai plus jamais que c’est un Salaud. Plus jamais. Il est gentil… Tu comprends, je ne suis pas croyante, je ne savais pas à qui demander… Alors je l’ai prié, lui. Tout le temps… Pour que tu reviennes… C’était comme un horrible cauchemar… Et tu n’étais pas là. Tu n’étais pas là…

Elle frissonna, et ses yeux se fermèrent. Je lui embrassais les paupières, l’une après l’autre.

— C’est fini, jolie, c’est fini, mon chaton…

Elle soupira, rouvrit des yeux débordants de joie, et frotta son nez sur mon bras.

— Ça sent toi. Oh, c’est bon… Gyall, nous sommes sur ton navire, n’est-ce pas ? C’est l’Archer ?

— Oui jolie.

Elle connaissait la maison. Elle escamota la tablette, tira une cigarette, l’alluma et aspira profondément. Elle me la passa. Première bouffée, après bien longtemps. Saveur âpre, brûlante, et exquise. Nous la partageâmes, bouffée après bouffée, en les savourant, puis je fourrai le mégot dans le broyeur.

Missie fouillait mon aisselle, à petits coups de langue. Reprise du désir, aussi intensif. Cette fois, l’accord, plus long et plus complet, atteignit l’absolu.

Je me sentais miraculeusement bien. Totalement détendu, satisfait de tout. Le petit chat, et mon Archer. La suite ne m’intéressait même pas. Missie avait les yeux pleins d’un brouillard bleu très paisible. Elle se déplaça, pour poser sa tête sur mon torse.

— Où étais-tu, Gyall, tout ce temps ? Quand je me suis réveillée, et que je ne t’ai pas trouvé près de moi… J’ai cru que je devenais folle… Le jour se levait sur une grande plaine desséchée, j’étais sous un arbre, et j’avais une robe bizarre, avec un sein nu. Et tu n’étais pas là.



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