Les Monarchies Divines 04 - Le second empire by Kearney Paul

Les Monarchies Divines 04 - Le second empire by Kearney Paul

Auteur:Kearney,Paul [Kearney,Paul]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
Éditeur: Edition du Rocher
Publié: 2006-03-31T16:00:00+00:00


Cet après-midi-là, la colonne de cavaliers pénétra dans la ville comme des guerriers triomphants rentrant au bercail. Ils étaient des centaines, voire des milliers, sur de grands chevaux bais, revêtus d’une cuirasse excentrique, munis de lances joyeusement décorées de serpentins de soie et d’une paire de pistolets à combustion lente attachée au pommeau de leur selle. Les habitants de la ville, muets, bordaient les rues, et certains des cavaliers les saluaient au passage ou envoyaient des baisers aux femmes les plus girondes. Ils s’immobilisèrent devant l’hôtel de ville où les hommes de tête mirent pied à terre. Le maire les attendait sur l’escalier, blanc comme un linge, mais résolu. L’un des cavaliers les plus magnifiquement caparaçonnés ôta son casque, sous lequel apparurent un visage brun souriant et des yeux aussi sombres que des fruits de prunellier.

— Je vous apporte les salutations de mon sultan Aurungzeb et d’Ahrimuz le Prophète, qu’il vive à jamais ! lança-t-il d’une voix jeune et claire.

Seul un léger accent trahissait ses origines, car il s’exprimait dans un normannique parfait.

— Ries Millian, maire de la ville, répondit l’homme au visage blême d’une voix que la tension faisait trembler. Bienvenue dans la ville de Berrona.

— Merci. Veuillez rassembler tous les habitants sur la place. J’ai une annonce à vous faire.

Millian n’hésita qu’un bref instant.

— Que voulez-vous de nous ?

— Vous allez le savoir. À présent, obéissez !

L’officier medruk se tourna et lança une série d’ordres à ses hommes dans leur propre langue. La colonne de cavaliers se scinda. Environ deux cents d’entre eux restèrent sur la place, devant l’hôtel de ville, pendant que les autres se divisaient en groupes d’une ou deux dizaines d’hommes et se dirigeaient vers les artères secondaires, dans le fracas de leurs sabots qui claquaient sur les pavés.

Le maire échangea des propos à voix basse avec d’autres citadins. Puis il s’avança.

— Je ne peux pas vous obéir tant que je ne connais pas vos intentions, dit-il courageusement, tandis que l’homme qui se tenait derrière lui acquiesçait de la tête.

L’officier medruk sourit et sortit son tulwar sans un mot. Un éclat d’acier fendit la pâle lumière hivernale et Ries Millian se retrouva à genoux. Il étouffait et essayait en vain de refermer avec ses mains sa trachée artère béante. Du sang sur les pavés, par giclées, par torrents, qui fumait comme de la soupe. Le maire s’écroula sur le flanc, fut secoué de spasmes puis demeura inerte. Dans la foule, une femme poussa un cri perçant, se précipita en avant et se jeta sur son corps. L’officier medruk la désigna d’un geste impatient à deux de ses hommes qui la soulevèrent. Elle criait toujours. Devant la foule qui s’était rassemblée, ils la dépouillèrent directement à l’aide de leurs épées, tranchant à vif dans sa chair en même temps qu’ils déchiraient ses vêtements. Lorsqu’elle fut nue, ils se penchèrent en avant, et l’un d’eux enfonça son cimeterre entre ses jambes, jusqu’à la poignée. La femme se tut et s’écroula. Les Medruks sourirent à pleines dents et éclatèrent de rire.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.