Les Mille et Une Nuits by Galland

Les Mille et Une Nuits by Galland

Auteur:Galland [Galland]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Thequad31
Publié: 2010-12-03T16:00:00+00:00


Histoire de Beder, prince de Perse, et de Giauhare, princesse de royaume de Samandal

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La Perse est une partie de la terre de si grande étendue, que ce n’est pas sans raison que ses anciens rois ont porté le titre superbe de rois des rois. Autant qu’il y a de provinces, sans parler de tous les autres royaumes qu’ils avaient conquis, autant il y avait de rois. Ces rois ne leur payaient pas seulement de gros tributs ; ils leur étaient même aussi soumis que les gouverneurs le sont aux rois de tous les autres royaumes.

Un de ces rois, qui avait commencé son règne par d’heureuses et de grandes conquêtes, régnait, il y avait de longues années, avec un bonheur et une tranquillité qui le rendaient le plus satisfait de tous les monarques. Il n’y avait qu’un seul endroit par où il s’estimait malheureux : c’est qu’il était fort âgé, et que, de toutes ses femmes, il n’y en avait pas une qui lui eût donné un prince pour lui succéder après sa mort. Il en avait cependant plus de cent, toutes logées magnifiquement et séparément, avec des femmes esclaves pour les servir et des eunuques pour les garder. Malgré tous ces soins à les rendre contentes et à prévenir leurs désirs, aucune ne remplissait son attente. On lui en amenait souvent des pays les plus éloignés ; et il ne se contentait pas de les payer, sans faire de prix, dès qu’elles lui agréaient ; il comblait encore les marchands d’honneurs, de bienfaits et de bénédictions, pour en attirer d’autres, dans l’espérance qu’enfin il aurait un fils de quelqu’une. Il n’y avait pas aussi de bonnes œuvres qu’il ne fît pour fléchir le ciel. Il faisait des aumônes immenses aux pauvres, de grandes largesses aux plus dévots de sa religion et de nouvelles fondations toutes royales en leur faveur, afin d’obtenir par leurs prières ce qu’il souhaitait si ardemment.

Un jour que, selon la coutume pratiquée tous les jours par les rois ses prédécesseurs, lorsqu’ils étaient de résidence dans leur capitale, il tenait l’assemblée de ses courtisans, où se trouvaient tous les ambassadeurs et tous les étrangers de distinction qui étaient à sa cour, où l’on s’entretenait, non pas de nouvelles qui regardaient l’État, mais de sciences, d’histoire, de littérature, de poésie et de toute autre chose capable de récréer l’esprit agréablement ; ce jour-là, dis-je, un eunuque vint lui annoncer qu’un marchand, qui venait d’un pays très éloigné avec une esclave qu’il lui amenait, demandait la permission de la lui faire voir. « Qu’on le fasse entrer et qu’on le place, dit le roi je lui parlerai après l’assemblée. » On introduisit le marchand et on le plaça dans un endroit d’où il pouvait voir le roi à son aise et l’entendre parler familièrement avec ceux qui étaient le plus près de sa personne.

Le roi en usait ainsi avec tous les étrangers qui devaient lui parler ; et il le faisait exprès, afin qu’ils s’accoutumassent



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