les guerriers de la nuit 1 by Inconnu(e)

les guerriers de la nuit 1 by Inconnu(e)

Auteur:Inconnu(e)
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2012-04-03T10:30:24+00:00


Lorsque Gil réintégra son corps, sa mère le secouait et demandait d’une voix inquiète:

- Gil? Gil? Est-ce que ça va?

Il ouvrit les yeux, battit des paupières et bâilla.

- Oui, bien sûr que ça va! Que se passe-t-il?

- J’essaie de te réveiller depuis une éternité. Ton père voudrait que tu l’aides à décharger la camionnette. J’ai cru que tu étais malade!

Gil se mit sur son séant. Il avait une migraine atroce, comme il n’en avait encore jamais eu. Il avait l’impression que quelqu’un lui tenait la tête entre ses mains et la serrait violemment. Il fronça les sourcils vers sa montre et vit qu’elle s’était arrêtée.

- Quelle heure est-il? demanda-t-il à sa mère, tandis qu’elle ouvrait les rideaux.

- Six heures et quart. Je vais te préparer ton petit déjeuner, pendant que tu aides ton père.

Gil rabattit les draps et se leva. Sa chambre était exi-guë mais bien éclairée, avec une grande fenêtre orientée au sud et une fenêtre beaucoup plus petite orientée à l’est. Les murs étaient peints en jaune pâle, et un grand panneau en liège faisait toute la longueur du lit, décoré de fanions d’école, de photographies de Lamborghini et de Maserati, de cartes postales envoyées par des amis, ainsi que d’un poster de Karen Velez, la Playmate 1984 de Playboy.

Mrs. Miller redescendit au rez-de-chaussée, pendant que Gil mettait un caleçon propre, le jean coupé aux genoux de la veille, et un T-shirt des Padres marron et orange. Puis il descendit, alla dans la cuisine, se versa un verre de jus de pamplemousse le but en trois longues gor-gées, et sortit. Son père était dans l’arrière-cour, occupé à empiler des cageots de légumes.

- Tu as bien dormi? demanda-t-il à Gil. Il y a encore dix cageots de laitues dans la camionnette.

Gil grimpa à l’arrière de la camionnette et entreprit de déplacer des cageots. Il n’arrêtait pas de penser au cauchemar dont il venait d’émerger, et à Susan, qui était toujours prise au piège dans ce cauchemar, d’une manière ou d’une autre. Dans la lumière du matin, à l’arrière de la camionnette de son père, tout cela paraissait si lointain, et tellement bizarre, qu’il aurait pu se convaincre très facilement que rien ne s’était jamais produit.

- Tu es bien silencieux, fit remarquer son père au bout d’un moment.

- Quelque chose me turlupine, c’est tout, répondit Gil en lui tendant un carton rempli de radis.

Phil Miller regarda son fils attentivement.

- Quelque chose qu’un père devrait savoir?

Gil secoua la tête. Comment aurait-il pu expliquer à son père que, deux heures plus tôt, il avait été Tebulot, le porteur de la machine, et qu’il avait tué des créatures sous une pluie torrentielle, dans un château qui n’existait pas? Comment pouvait-il lui dire qu’il était inquiet au sujet d’une jeune fille dont la personnalité des rêves était retenue en otage par un embryon de Démon? L’imagination de son père était en mesure de comprendre des changements de prix, de nouveaux articles d’épicerie, les résultats d’équipes de base-ball, et de temps en temps un épi-sode de V, mais cela n’allait pas plus loin en matière de choses étranges.



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