Les etres de lumieres by PAUL BERA

Les etres de lumieres by PAUL BERA

Auteur:PAUL BERA [BERA, PAUL]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Fleuve Noir
Publié: 2011-08-19T17:58:14+00:00


CHAPITRE XII

Robi entendit cliqueter des cadenas, puis, aux grognements de colère, il comprit que Mauri s’acharnait sur quelque rebelle qui refusait de s’ouvrir.

— Comment se fait-il que tu aies quelques clés, mais pas toutes ? demanda-t-il avec curiosité.

C’est Karel qui répondit :

— Il y a six cadenas. Par mesure de sécurité, trois clés sont confiées au Vénérable, les trois autres au chef du Conseil. Le Vénérable est un ami de Mauri… Mais le chef du Conseil aurait certainement refusé de lui livrer les autres.

Avec anxiété, elle interrogea son compagnon :

— Crois-tu y parvenir, Mauri ?

— Non ! gronda l’autre. Je n’avais qu’un faible espoir, mais vois…, les clés n’entrent même pas dans la gorge. Et, pour briser ces chaînes, c’est au-dessus de nos possibilités.

Robi, à grands coups de pied, dégageait la porte, envoyant au hasard les feuilles sèches. Dis-moi, Mauri ? explique-moi comment sont placées ces chaînes.

— Oh ! c’est facile. Elles maintiennent les six énormes poutrelles horizontales qui barricadent la porte.

— Elles sont donc au-dessous les unes des autres ?

— C’est cela.

— Quels cadenas as-tu ouverts ?

— Que veux-tu dire ? Ceux où mes trois clés pouvaient pénétrer, bien entendu !

Robi s’impatientait :

— Mais lesquels ? Dans un ordre épars, ou bien les uns au-dessous des autres ?

— Les trois du haut, répondit Mauri.

Robi sourit dans l’ombre.

— Peux-tu ôter les trois poutres qu’ils maintenaient ?

— Oui.

— Bien. Fais-le.

Il entendait le halètement de Mauri qui, seul, soulevait les trois poutrelles et les couchait sur le sol. D’habitude, il fallait deux hommes solides pour cela. Robi, gentiment, expliqua :

— Le haut de la porte n’est plus maintenu désormais, comprends-tu ? Si je frappe sur la partie supérieure, j’ai une chance de la disloquer. Ou, du moins, de l’écarter suffisamment de la paroi pour que je puisse passer. As-tu terminé ?

— Oui. Mais quelle que soit ta force, tu auras beau pousser ou frapper, tu n’y parviendras pas.

— Ne t’inquiète pas, fit Robi. Ecartez-vous le plus possible, Karel et toi. Si possible, mettez-vous à l’abri derrière un rocher. Avez-vous compris ?

— Bien sûr. Mais…

— Ecartez-vous…

Robi ralluma le briquet, puis un morceau de bois résineux, et revint dans la grotte. Il retrouva facilement ce qu’il cherchait : un engin dont il ignorait la destination car, depuis qu’il avait été créé, il n’avait jamais assisté au travail d’ouvriers agricoles. C’était cylindrique, long de deux mètres, plus gros que le corps d’un homme. En fait, c’était un rouleau pour tasser la terre – un rouleau en bois – mais il l’ignorait. Cela pouvait peser trois cents kilos.

Il tenta de le saisir par les deux extrémités, mais ne put y parvenir : les deux bras étendus, il manquait encore une trentaine de centimètres. Alors, à deux mains, il souleva l’un des bouts du cylindre, duquel émergeait une barre métallique longue d’un demi-mètre. (Cette barre et celle placée de l’autre côté étaient destinées à prendre place dans des encoches pratiquées dans un châssis en bois, que plusieurs hommes tiraient afin de niveler le sol.)

Il posa l’extrémité du rouleau sur son épaule, et, lentement, se glissa sous la masse.



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