Les derniers jours de jules cesar by Valerio Manfredi

Les derniers jours de jules cesar by Valerio Manfredi

Auteur:Valerio Manfredi [Manfredi, Valerio]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Histoire
ISBN: 9782259212304
Publié: 2008-01-03T02:26:16+00:00


In via Flaminia minore, Cauponae ad sandalum Herculis,

a.d. IV Id. Mart., at initium tertiae vigiliae

Via Flaminia minor, auberge À la sandale d’Hercule,

12 mars, début du troisième tour de garde, après minuit

Le cavalier se présenta à vive allure sur la route enneigée. Il était transi de froid. Tout près de là s’ouvrait une vaste clairière où se dressait un bâtiment de pierre coiffé d’ardoises et précédé par un mur carré qui délimitait une cour. À droite, un auvent en bois et une litière de paille offraient un abri aux chevaux et aux bêtes de somme. Au-dessus de l’entrée principale pendait une enseigne représentant la sandale dont l’auberge tirait son nom. Les lieux semblaient déserts. L’homme mit pied à terre et passa sous la torche qui éclairait l’entrée. Le visage émacié, la barbe hirsute, c’était Publius Sextius, dit « le Bâton ». Il tendit l’oreille : des bruits et des voix s’échappaient de la cour.

Il attacha son cheval à un anneau de fer fixé dans le mur et frappa à la porte avec la garde de son épée. Il réitéra ce geste deux fois, sans obtenir de réponse. Mais la porte s’ouvrit et il put voir à l’intérieur des individus munis de lampes réunis à côté de l’écurie. En s’approchant, il remarqua que la neige, à leurs pieds, était tachée de sang.

Publius Sextius se fraya un chemin jusqu’à ce petit rassemblement. Un homme était couché sur le sol, le visage dans le fumier, la nuque entaillée par une large plaie d’où le sang continuait de couler. Il portait une tunique de laine grise déchirée en plusieurs endroits et ensanglantée. Des blessures aux bras et aux mains prouvaient qu’il s’était défendu comme un lion.

Saisi d’un mauvais pressentiment, Publius s’agenouilla auprès de lui. Il fit signe à un homme de lui donner une lampe et retourna le corps.

C’était le déchargeur. Ainsi il l’avait précédé ! Sans doute avait-il emprunté des raccourcis qu’il était le seul à connaître et qui l’avaient conduit à l’heure à son rendez-vous avec la mort.

Ses mains calleuses aux allures de battoirs, ses sourcils qui se rejoignaient au-dessus de son nez, sa barbe hirsute et ses épaules de lutteur permettaient d’établir avec certitude son identité.

Il n’était plus à présent qu’une pauvre chose inerte.

Publius Sextius sentit la colère monter en lui. Le cœur battant, il serra son bâton de vigne luisant et noueux dans son poing. Il demanda à la ronde dans un grognement :

« Qui a fait ça ? »

Un homme timide et replet, aux yeux aqueux, s’avança. Sans doute l’aubergiste.

« Deux types sont arrivés du sud, à midi. Ils s’apprêtaient à repartir, une fois leurs chevaux restaurés, quand s’est présenté cet homme. Il a fait boire son cheval, pour lequel il a réclamé de l’avoine et de l’orge. Il a commandé un repas qu’il souhaitait manger dans l’écurie car il entendait poursuivre son chemin sans tarder. J’ai eu l’impression que les deux autres échangeaient un signe de complicité…

Publius Sextius se dressa devant l’homme de toute sa stature. « Continue…

— Ils l’ont sûrement suivi.



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