Les chroniques des crépusculaires by Gaborit Mathieu

Les chroniques des crépusculaires by Gaborit Mathieu

Auteur:Gaborit,Mathieu [Gaborit,Mathieu]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


XI

Lerschwin traversa rapidement les couloirs qui menaient à sa tour principale. Ses serviteurs et ses fidèles étaient tous sortis sur le pas de leur porte, une lueur de crainte dans les yeux. Le bruit courait que des Censeurs Jornistes et obscurantistes attendaient leur maître au pied de sa tour…

Lerschwin ne voyait pas ces gens. Il pesait chaque mot, chaque syllabe qu’il allait devoir prononcer. Les Censeurs ne venaient pas lui rendre une visite de courtoisie. Il devait les convaincre à tout prix…

Un escalier de pierre qui s’enroulait sur les flancs de la tour menait jusqu’au sommet. Lerschwin l’avait conçu pour gêner ses visiteurs. Mais ceux qui l’attendaient ne faisaient pas partie des magillons ou des guerriers que l’on effrayait avec quelques vertiges.

Ils étaient deux, patientant devant sa porte, impassibles dans leurs longues toges de Censeurs marquée sur la poitrine par un phénix brodé. Lerschwin avait pris ses précautions. Son Danseur avait prêté à ses yeux le pouvoir de distinguer l’invisible. Il ne doutait pas, d’ailleurs, que les Censeurs puissent en faire autant. Sa méfiance se confirma lorsqu’il leva les yeux au ciel. À mi-hauteur, quatre silhouettes sombres et enveloppées de longs manteaux montaient des démons ailés, invisibles et silencieux.

Un rictus au coin des lèvres, le farfadet se porta à la rencontre des deux Censeurs.

— Soyez les bienvenus, dit-il.

Les deux Censeurs se contentèrent de hocher la tête et, le visage fermé, le précédèrent dans l’escalier. Discrètement, le farfadet glissa un œil sur l’escorte invisible. Les démons et leurs cavaliers s’étaient posés sur le couronnement de la tour.

L’escalier extérieur s’achevait sur le palier du dernier étage. Lerschwin invita les Censeurs à entrer, amusé par leur brève hésitation. La pièce ne manquait jamais de surprendre ses visiteurs. Lerschwin avait payé fort cher des artisans verriers pour obtenir l’effet voulu. Le plancher était constitué de vitraux multicolores maintenus en place par de solides tiges de fer. Pour se déplacer, il fallait impérativement les emprunter sous peine de crever le fragile vitrail et s’écraser cinquante coudées plus bas. La tour était creuse à l’exception de cet étage…

Les Censeurs grommelèrent en jaugeant la situation, Lerschwin s’avança sans mal à travers la pièce et s’assit dans un fauteuil dont les quatre pieds reposaient à cheval sur deux tiges. Chaque meuble de la pièce était ainsi en équilibre et le farfadet ricanait en pensée. Sceptiques, les Censeurs choisirent de rester sur le pas de la porte.

— Pardonnez-moi, dit le farfadet. Mais l’Éclipse s’accommode de prudence et d’esthétisme…

Les Censeurs ignorèrent sa remarque.

— Lerschwin, déclara le Jorniste, nous représentons le Cryptogramme-magicien à l’occasion du Symposium. Avez-vous consigné l’ensemble de l’affaire ?

— Naturellement. J’ai éclairci pour vous des faits qui, en fin de compte, ne méritent pas tant de bruit.

Tout en parlant, le farfadet gardait ses mains sur les accoudoirs, de peur qu’elles ne tremblent. Le Symposium… Il allait réunir les mages de toutes les académies du royaume. Instance extraordinaire, ce Symposium était organisé à seule fin d’éclaircir le rôle récent de l’Éclipse dans les baronnies du royaume. Jornistes et Obscurantistes ne savaient rien ou presque.



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