Les chemins de Maison Haute by Brenda Jagger

Les chemins de Maison Haute by Brenda Jagger

Auteur:Brenda Jagger
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2013-03-06T00:00:00+00:00


Cependant, une fois dans la chambre, après avoir soigneusement enfermé mes perles dans la boîte à bijoux qu’il m’avait offerte — assez vaste, avais-je remarqué, pour contenir ses futures libéralités —, ma jolie robe délicatement pendue dans l’armoire, son humeur enjouée prit ce côté agité que je connaissais depuis longtemps : inévitablement cela se terminait dans un grand déchaînement de sensualité. Appuyée contre mes oreillers dans cette attente, je me sentis submergée par une immense avidité de caresses. D’un seul coup, j’avais envie qu’il m’aime, envie que nous fassions l’amour, besoin de me sentir à nouveau possédée. Afin d’épuiser le trop-plein d’émotions éprouvées pour un autre homme, je désirais que ce soit mon mari qui noie les convulsions inattendues de mon cœur sous un flot de plaisir physique. Je ressentais la nécessité de me retrouver, au bout d’une heure, vidée de toute sensation, le corps inerte dans cet heureux épuisement, soumis, rassasié et reconnaissant, afin qu’il ne reste en moi plus la moindre pensée, plus la moindre possibilité d’évoquer Charles Aycliffe. Si je voulais que Joël m’enchaîne, ce n’était que pour mieux retrouver ma sérénité.

— Qu’attendez-vous pour venir vous coucher ? ai-je dit. Vous n’allez pas passer le reste de la nuit à faire les cent pas.

Si j’avais laissé percer une quelconque invite dans ma voix, il ne parut pas l’avoir remarquée car il se laissa lourdement tomber sur le lit en dérangeant mes oreillers, et s’il tendit le bras, ce n’était pas pour m’attirer contre lui mais pour prendre un cigare, dont il se mit à avaler la fumée avec gourmandise.

— Votre sœur trouverait sûrement à redire si elle vous voyait fumer au lit.

— Je n’en doute pas, mais nous savons tous deux que ma sœur a l’esprit étroit. Qu’avez-vous pensé des Flood, Virginie ?

— Lesquels ?

— Ceux qui vous passeront par la tête.

Mais c’était dans sa tête qu’ils passaient, pas la mienne, je sentais son corps tout proche vibrer de l’excitation du chasseur au souvenir d’Estella Chase : de ses yeux froids, de ses mains languides et des mines hautaines qui avaient tant piqué sa curiosité pendant le bal. Aussi, en voyant le sourire ironique qui se dessinait sur ses lèvres et lui faisait plisser le coin des yeux, j’ai compris qu’un restant de pudeur l’empêchait de me dire tout crûment : « Avez-vous vu l’impression que j’ai produite sur cette petite snob ? Avez-vous remarqué comme elle faisait semblant de ne pas me voir pour me lancer des regards sous ses paupières baissées ? » Parce que je l’avais vu, et que j’avais remarqué les œillades désespérées de Rosamonde Boulton qui ne faisaient qu’épicer son plaisir, je répondis froidement :

— J’ai trouvé sir Giles exactement tel que je m’y attendais et Mme Chase plutôt insipide.

Le sourire de Joël s’accentua :

— C’est exact, mais elle ne s’en rend pas compte. Quand une femme a une si haute opinion d’elle-même, il doit y avoir une raison. Pourquoi un laideron se prend-il pour une impératrice ? C’est amusant, vous ne trouvez pas ?

— Pas particulièrement.



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