Les Chemins de la vengeance by Elaine CUNNINGHAM

Les Chemins de la vengeance by Elaine CUNNINGHAM

Auteur:Elaine CUNNINGHAM
La langue: fra
Format: epub
Tags: Les Royaumes Oubliés n° 63 - les Conseillers et les Rois vol. 2
ISBN: 2-265-07566-3
Éditeur: FLEUVE NOIR
Publié: 2003-11-13T16:00:00+00:00


CHAPITRE XIII

À l’écart, Andris regardait, incrédule, Kiva recevoir les trésors que les Crinties avaient amassés pour elle. Elle leva une pierre de lune en roucoulant comme une jeune mère devant son bébé.

Il se rappela l’importance de leur quête. La Cabale était une pourriture qui rongeait le cœur d’Halruaa. Il devait la détruire, pas à cause de son héritage elfique, mais parce qu’il était un jordain. Kiva était sa seule alliée. Sa seule chance de réparer ce tort.

Il avait tant répété ces phrases qu’elles lui étaient aussi naturelles qu’un chant de bienvenue au soleil. Mais contrairement aux prières adressées à Azuth, ses paroles silencieuses sonnaient creux.

Il regarda les Crinties couvrir l’elfe de trophées. Elles semblaient très fières d’un crâne de sahuagin. On eût dit des enfants cherchant l’approbation d’une mère, et ne s’attendant pas à l’avoir.

Andris savait que les elfes méprisaient les sang-mêlé. Sa seule présence faisait de Kiva une reine parmi les Crinties. Elle feignait de les accepter, et elles s’y laissaient prendre, car elles désiraient ce type de reconnaissance.

À quel point cela s’appliquait-il aussi à lui ?

Kiva trônait sur un rocher couvert d’une peau d’ours. Elle était vaguement consciente du malaise d’Andris, mais trop absorbée par ses trésors pour s’en inquiéter. Elle était surtout contente du globe, qu’elle caressait pour l’accorder à son pouvoir.

— Assez ? demanda Shanair avec un sourire.

— Un magnifique trésor…, l’assura Kiva. Je vais avoir besoin de temps pour l’étudier.

La Crintie désigna le crâne.

— Belle bataille. D’autres franchiront la porte ?

Andris se redressa, stupéfait. Son regard vola vers le trophée. La lumière du feu jouait sur les arêtes et les creux, lui donnant des airs démoniaques. Ce n’était pas un sahuagin, ni aucune autre créature connue !

— La porte s’ouvrira en temps voulu. Ce monstre n’était qu’un avant-goût de ce qui en sortira.

Entendant cela, Andris bondit sur ses pieds et avança vers Kiva. Cinq Crinties s’interposèrent.

— Kiva ne t’a pas appelé, dit l’une d’elles. Tu connais ta place. Retournes-y.

— Laisse-le parler, dit Kiva.

Andris s’accroupit près de l’elfe.

— Tu ne peux pas ouvrir la porte, souffla-t-il. La Cabale doit être détruite, mais pas Halruaa !

— Dois-je te rappeler la cité elfique du Marais de Kilmaruu, noyée par Akhlaur et deux de ses sbires ? Si Halarahh était submergée, trouverais-tu ça injuste ?

— C’est ton intention ?

Kiva ne répondit pas tout de suite.

— Non. Les sorciers paieront, mais la justice ne réclame pas que je détruise la terre de mes ancêtres.

— Tes amies semblent penser autrement.

Kiva se leva.

— Mes amis honorent leurs ancêtres et détruisent ceux qui ne le font pas, dit-elle d’une voix claire, embrassant du regard les Crinties et Andris.

Shanair saisit l’allusion.

— Le mâle a du sang elfique ?

— Sinon qu’aurais-je à faire de lui ?

Shanair se tourna vers sa bande et lâcha un ordre sec. À contrecœur, les guerrières rangèrent leurs armes.

Andris comprit que Kiva venait de leur dire ce qu’elles voulaient entendre – comme elle l’avait fait avec les elfes et les jordaini qui l’avaient suivie dans le Marais d’Akhlaur.

Comme elle le faisait avec lui.



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