Les brutes de Torre di Astura T19 by Jean d'Aillon

Les brutes de Torre di Astura T19 by Jean d'Aillon

Auteur:Jean d'Aillon [d'Aillon, Jean]
La langue: eng
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


10

Il monta sur la terrasse, Guilhem derrière lui et Allessia dans ses pas. En haut, la vue était dégagée vers la plage, au-delà des ruines antiques, et l’on apercevait deux barques provenant du village qui s’en approchaient. Les pêcheurs ramaient avec vigueur et les vagues secouaient les embarcations comme des fétus de bois.

Forèse n’y prêta aucune attention.

La terrasse tournait autour du donjon. Guilhem vit qu’Arnaldi et ses deux hommes les suivaient.

À la porte de la tour, le fils Marchesella poussa le battant, dévoilant une salle sans aucun meuble, avec des meurtrières sur le mur du fond et une seconde porte. À l’évidence il s’agissait d’une fortification avancée pour protéger l’entrée du donjon, une sorte de barbacane. Si des agresseurs arrivaient jusque-là, la garnison pouvait les cribler de carreaux depuis la salle mitoyenne. Mais la pièce n’était pas vide pour autant : suspendus à des chevilles de bois et des crochets de fer s’alignaient armes et équipements : quelques cuirasses maclées, des casques cabossés, cinq arbalètes, des fauchards, des arcs sans corde, des trousses de flèches et de viretons, des cervelières rouillées. Il s’agissait de l’arsenal du château et ce médiocre attirail devait être destiné aux valets en cas d’attaque de la forteresse.

Ils franchirent l’autre porte qui communiquait avec une salle occupée par un pauvre mobilier : deux grabats à paillasse, un râtelier supportant des épieux et des trousses de viretons, des bancs et des tabourets, un tonneau servant de table avec des pots de terre posés dessus. Le mur en angle révélait un escalier obscur bâti à l’intérieur. Forèse s’y engagea après avoir vérifié d’un coup d’œil que l’étranger et la fille étaient derrière lui, ainsi que son capo.

Mais si l’escalier montait au sommet du donjon, il se prolongeait aussi par le bas, conduisant certainement à la cuisine et à une autre porte comme l’avait évoqué le charpentier. Communiquait-il également avec le tunnel sous le château ?

— Passez devant moi, Allessia, dit Ussel. Les marches sont raides et on n’y voit rien. Si vous glissez, je vous rattraperai facilement.

Après une dizaine de degrés étroits, l’escalier vira dans l’angle du donjon. Sans avoir besoin de se retourner, Guilhem sentait Arnaldi haleter juste derrière lui.

La luminosité revint, provenant d’une haute fenêtre et Forèse s’arrêta devant une porte. Une marche plus biscornue qu’une autre fit trébucher Ussel, ou du moins ce fut ce que crurent ses suiveurs, ne remarquant pas qu’en se baissant pour retrouver l’équilibre l’étranger avait tiré un couteau de dessous sa cotte.

Au moment où le fils Marchesella poussait la porte, Guilhem se retourna et, prenant appui contre le mur, il envoya un violent coup de pied au capo qui, déséquilibré, bascula en arrière, provoquant la chute de ses deux compères. En entendant le vacarme et les injures de ses hommes, Forèse se retourna et reçut la lame de fer dans le ventre. Sous le choc, il se plia en deux, sans comprendre ce qui lui arrivait.

D’un bras, Ussel avait écarté Allessia pour lancer son couteau. Aussitôt après, en un éclair, il agrippa la jeune femme par le poignet et l’entraîna vers la porte ouverte.



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