Les ballades de Haldur by Riel Jorn

Les ballades de Haldur by Riel Jorn

Auteur:Riel,Jorn [Riel,Jorn]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman
ISBN: 2264040599
Éditeur: 10 18
Publié: 2004-11-27T11:06:03+00:00


Quelques réflexions anodines à propos de culture

… où le compilateur des racontars arctiques, contrairement à sa ligne de conduite habituelle, se permet quelques considérations personnelles.

En prolongement du récit Les Ballades de Haldur, le narrateur de ces tranches de l’histoire du nord-est du Groenland souhaite ajouter quelques précisions.

Si nous partons du principe que la culture constitue l’éducation mentale et morale d’un individu, et que le mot « culture » a la même origine que le mot « culte », impliquant par là le respect de la tradition, nous pouvons raisonnablement avancer que c’est une culture tout à fait particulière et bien vivante qui régnait dans le nord-est du Groenland. Nous pouvons avancer aussi que, tout comme pour les cultures européenne, chinoise ou indienne, par exemple, qui s’expriment autant au travers de coutumes bien établies que par des acquis raffinés, tels que la littérature, la philosophie ou les sciences, le nord-est du Groenland détenait sa propre culture, tout à fait unique et singulière.

Le mot latin cultura signifie au départ « travail de la terre ». Ici nous pouvons, sans trop grand risque de trébucher dans nos propos, mentionner le cas exemplaire de Grover Bay, où le Comte et l’avocat Volmersen s’échinaient sur le maigre humus Groenlandais pour faire germer d’embryonnaires pommes de terre et de rachitiques pieds de vigne. Au niveau métaphorique, nous devons inclure tout ce que l’Homme a transformé par son esprit. Et là, la culture nord-est Groenlandaise n’est en rien inférieure aux autres. Mentionnons au hasard la philosophie si spécifique de Bjørken, l’orchestre symphonique de la Côte, les expressions artistiques exclusives du tatoueur – expressions qui ornaient pratiquement tous les habitants du pays – sans parler du génie poétique d’Anton.

Cette petite dissertation est destinée à témoigner de la vitalité de la poésie qui, hormis les tatouages, constitue la part de la vie culturelle de la Côte qui subsistera le plus longtemps.

Les poèmes d’Anton Petersen étaient colportés de cabane en cabane par l’interprète Herbert qui, grâce à sa fréquentation de l’acteur royal Hansén, s’était façonné un certain sens de la gestuelle théâtrale, associé à un indéniable talent pour la déclamation.

Les premières Ballades de Haldur se bousculèrent hors d’Anton au cours de sa visite à la Cabane de Fimbul. Et elles continuèrent à sortir, à un rythme régulier, plusieurs fois par jour, avec une mécanique parfaitement huilée.

Anton refusait de coucher sur le papier ses créations, estimant que ce qu’il n’était pas capable de mémoriser ne méritait pas de survivre. Mais Herbert, qui tremblait à l’idée que le poète puisse être touché par une crise d’amnésie ou tout simplement dépose ses kamiks, notait avec zèle chaque mot qui coulait de sa bouche. Herbert voyageait entre les cabanes au cours de l’hiver pour donner à partager la grandeur du poète au reste de la population, ce qui nous montre bien comment un homme simple, du genre d’Herbert, peut se transformer en protecteur et diffuseur de la culture.

Qu’on nous permette de donner ici quelques exemples de ces poèmes qui, selon les vœux d’Anton lui-même, furent nommés, à tout jamais, Les Ballades de Haldur.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.