Les armées secrètes de l'OTAN by Daniele Ganser

Les armées secrètes de l'OTAN by Daniele Ganser

Auteur:Daniele Ganser [Ganser, Daniele]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


L’ingénieur nucléaire Paul Latinus (à droite) avait été recruté dès l’âge de 17 ans par les services secrets du Pentagone. Il milita dans les milieux néo-nazis et fonda le Westland New Post (WNP). Il participa à l’opération Condor au Chili

Le sénateur Roger Lallemand, qui dirigeait l’enquête sur le Gladio belge, avait donc vu juste en analysant les tueries du Brabant comme « l’œuvre de gouvernements étrangers ou de services de renseignement travaillant pour des puissances étrangères, une forme de terrorisme visant à déstabiliser notre société démocratique[600] ».

Le sénateur Lallemand restait prudent dans sa formulation et se gardait bien d’accuser directement les USA même s’il insistait sur le fait que ce terrorisme devait être considéré dans le contexte politique anticommuniste de la guerre froide : « Ces meurtres gratuits ont pu avoir un mobile politique, on se souvient de ce qui s’est passé en Italie. À la gare de Bologne, 80 personnes innocentes ont trouvé la mort. Nous pensons qu’une organisation politique était derrière les tueries du Brabant et de Wallonie[601]. »

C’est le journaliste René Haquin qui apporta les pièces manquant au puzzle dans son entretien avec le terroriste du WNP soutenu par les USA Paul Latinus : « Lors de nos échanges au cours des jours et des semaines qui suivirent, je demandai à Latinus qui lui avait demandé de constituer son groupe. Il a fait allusion à la Sûreté de l’État. Il évoquait aussi des autorités militaires étrangères. J’ai insisté et il a fini par parler des services secrets militaires américains[602]. »

Suite aux tueries du Brabant, Paul Latinus fut arrêté. Mais avant d’avoir pu révéler quoi que ce soit, le 24 avril 1985, le commandant d’extrême droite fut retrouvé pendu avec un cordon de téléphone alors que ses deux pieds touchaient le sol de sa cellule. « Parmi les relations de Paul Latinus, toutes ou presque sont convaincues que le patron du WNP ne s’est pas suicidé mais qu’on l’a liquidé. » « À chaque fois que l’on a procédé à une reconstitution, le cordon du téléphone s’est rompu. » Haquin s’interroge : « Si les États-Unis n’ont rien à voir avec ces tueries, pourquoi choisissent-ils de ne pas communiquer, de rester silencieux et de laisser grandir les soupçons[603] ? »



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