L'école enfin expliquée aux parents (et aux autres) by Madiot Pierre

L'école enfin expliquée aux parents (et aux autres) by Madiot Pierre

Auteur:Madiot,Pierre [Madiot,Pierre]
La langue: eng
Format: epub
Tags: essai
Amazon: B005OJBN12
Éditeur: Stock
Publié: 2008-09-02T22:00:00+00:00


Jeu et pédagogie

Déjà, Rabelais précisait que, si les cartes et les dés sont bien des éléments de jeu, le but de leur utilisation dans le contexte de l'école n'est plus de jouer mais d'apprendre. De plus, si les jeux de balle, de paume et de « pile trigone » restent parfaitement libres (« ils laissaient la partie quand leur plaisait »), les jeux arithmétiques semblent faire partie d'un emploi du temps plus régenté. Alors, l'une des principales caractéristiques du jeu, qui est d'être libre et improductif, disparaît.

Reste la parenthèse créée par la situation à l'intérieur de laquelle on suit les règles qui permettent de dérouler la fiction d'un affrontement symbolique dont on ignore l'issue. Reste surtout le plaisir de l'échange entre les partenaires. Toutefois, il est illusoire de camoufler le détournement qu'on effectue lorsqu'on habille des exercices en jeux ou qu'on utilise le jeu comme des exercices. Cette forme de travail est plaisante et sans doute motivante mais quand l'enfant joue, c'est pour jouer et non pour apprendre…

Aujourd'hui, l'école maternelle est le lieu où le jeu éducatif est pleinement assumé. Cependant, Pauline Kergomard qui, sous le ministère de Jules Ferry, a transformé les « salles d'asile » en écoles maternelles, préconisait qu'on laisse les tout jeunes enfants jouer librement. Elle souhaitait qu'on ne tente pas de leur inculquer de façon détournée les notions qui leur permettraient de se préparer à devenir des élèves. « Le jeu, disait-elle, est le travail de l'enfant5. » Mais ces recommandations n'ont été que partiellement suivies. Certes, les « coins-jeux » occupent aujourd'hui une place importante dans toutes les classes de l'école maternelle, mais la préoccupation des maîtres et maîtresses est de revenir à une démarche pédagogique afin de poursuivre des objectifs d'apprentissage répertoriés et dûment évalués. C'est ce que confirme le professeur Jean Houssaye : « L'école maternelle aura pour fonction de faire jouer pour agir, apprendre, s'éduquer sans le savoir. On débouche ainsi sur une pédagogie de la ruse : la fin, qui est l'apprentissage, passe par un moyen qui se veut jeu, mais un jeu qui n'a de valeur que par les activités et les exercices qu'il permet. Les jeux, en tant qu'exercices amusants, sont à substituer au jeu spontané de l'enfant6. »

Puis, lorsque l'enfant passe de l'école maternelle à l'école primaire, il doit entrer dans l'univers du « travail scolaire » et apprendre son « métier d'élève ». Dès lors, les jeux éducatifs deviennent explicitement des moyens mis au service des apprentissages disciplinaires et interviennent à ce titre de manière plus diffuse qu'explicite. Pourtant quelques « matières » se prêtent volontiers à l'utilisation d'activités ludiques. Les mathématiques peuvent, en particulier, donner lieu à des quantités de jeux de résolutions de problèmes présentés comme des énigmes logiques, numériques ou géométriques : « À la différence des autres sciences, estime Didier Faradji, concepteur de jeux mathématiques, les mathématiques ne peuvent pas en tant que telles être expérimentées. La richesse du jeu, sur un plan purement didactique, tient au fait qu'il offre aux élèves des occasions de mettre en œuvre ce que l'on pourrait appeler un raisonnement expérimental7.



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