Le violeur et la voyeuse [V2] by Brown Carter

Le violeur et la voyeuse [V2] by Brown Carter

Auteur:Brown,Carter [Brown,Carter]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier Humour
Éditeur: Gallimard
Publié: 2014-07-04T00:00:00+00:00


VII

Henry m’ouvre la porte et ses sourcils broussailleux se haussent imperceptiblement.

— Monsieur Wheeler, murmure-t-il. Puis-je me permettre de dire que c’est une surprise de vous voir ici ?

— Permettez-vous, Henry, permettez-vous, je réponds affablement. Votre seigneur et maître est là, ou bien il a déjà connu une fin prématurée par infarctus ?

— Il est sorti, m’apprend Henry. Je ne sais pas quand il rentrera. Il rend visite à la victime du viol, si j’ai bien compris.

Sa lèvre inférieure frémit légèrement.

— Vous êtes au courant, dis-je avec astuce.

— Il me serait impossible de ne pas l’être ; M. Sloan glapissait au téléphone. Je ne crois pas que ce qui est arrivé aux deux… euh… messieurs qu’il a envoyés vous rendre visite hier soir a amélioré son humeur.

— Comment vont-ils ?

— Floyd est hospitalisé. A ce que je crois comprendre.

— Celui-là, c’est le petit.

— Le gros est Max. Je crois savoir qu’il soigne ses plaies et qu’il boude.

— Pouvons-nous causer ?

— Naturellement.

Il me conduit dans le fond de la maison et nous nous retrouvons dans une chambre confortable, strictement masculine.

— Puis-je me permettre de vous offrir quelque chose, monsieur Wheeler ?

— Vous pouvez. Scotch on the rocks, un brin de soda.

Il sert les verres, me tend le mien et s’assied en face de moi.

— Est-ce que vous progressez dans vos recherches au sujet de Miss Nancy ?

Sa voix est polie et me paraît un tantinet lointaine et détachée.

— Barbie m’a donné une liste de cinq probables, dis-je. Je les ai tous vus. A mon avis, aucun n’est mêlé au kidnapping. Ce n’est pas leur genre. L’idée qu’ils se font d’une guerre sanguinaire, c’est de faire vérifier un tas de chiffres par un expert comptable. Alors je peux toujours demander à Barbie de me dresser une liste de possibles. Ensuite, si ça ne donne rien, elle pourra faire une liste d’improbables. Finalement, nous en viendrions sans doute aux impossibles.

— Vous cherchez à me dire quelque chose, monsieur Wheeler.

— C’est peut-être à moi que je cherche à dire quelque chose. Toujours pas de demande de rançon ?

— Aucune.

— Samedi dernier, elle est sortie vers huit heures du soir et elle est rentrée à trois heures du matin, c’est bien ça ?

— C’est cela.

— Est-ce que c’était habituel, ces soirées du samedi ?

— Presque. Je ne restais pas toujours levé pour attendre son retour, voyez-vous. Mais samedi dernier, comme M. Sloan était parti pour le week-end, j’ai jugé préférable de l’attendre et de m’assurer qu’elle était bien rentrée.

— Il y a longtemps que vous êtes chez les Sloan, Henry. Mme Sloan était une marie-couche-toi, c’est ça ?

Sa figure durcit.

— J’aimerais que vous n’insultiez pas sa mémoire, dit-il sèchement.

— Je n’insulte pas sa mémoire. C’est ce que Sloan m’a dit lui-même. Il m’a dit qu’il l’avait menacée de divorcer et de citer les noms de tous les types avec qui elle avait couché depuis six mois. Il a menti, il lui a raconté qu’il l’avait fait suivre par un détective privé. Et que c’est pour ça qu’elle s’est tuée, parce qu’elle était incapable d’affronter toute cette publicité.



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