Le train bleu by Christie Agatha

Le train bleu by Christie Agatha

Auteur:Christie, Agatha [Christie, Agatha]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: non lu, Policier
ISBN: 9782253022565
Éditeur: Le livre de poche, Policier
Publié: 1928-01-17T23:00:00+00:00


CHAPITRE XIX

UNE VISITE INATTENDUE

Le comte de la Roche achevait son déjeuner composé d’une omelette aux fines herbes, d’une entrecôte béarnaise et d’un savarin au rhum. Essuyant délicatement ses fines moustaches noires du coin de sa serviette, il se leva de table. En traversant le salon de la villa, il jeta un coup d’œil appréciateur aux quelques objets d’art disposés çà et là : la tabatière de Louis XV, le soulier de satin de Marie-Antoinette et autres bibelots historiques qui faisaient partie de sa mise en scène. Il expliquerait à ses élégantes visiteuses que ces souvenirs inappréciables lui venaient de ses ancêtres.

Passant sur la terrasse, le comte regarda la Méditerranée, mais sans la voir. Il n’était pas d’humeur à goûter les beautés de la nature. Son dernier plan, si savamment élaboré, se réduisait à néant et il fallait en échafauder de nouveaux. Allongé dans un fauteuil d’osier, une cigarette entre ses doigts blancs, le comte médita longuement.

Bientôt son valet de chambre, Hippolyte, lui apporta du café et des liqueurs. Le comte choisit une vieille marque de brandy.

Au moment où le domestique allait se retirer, le comte le rappela d’un geste. Hippolyte fit demi-tour et rectifia la position. Son physique n’avait rien de séduisant, mais la correction de son attitude compensait la mauvaise impression qu’il pouvait donner au premier abord.

— Il se peut, dit le comte, que d’ici quelques jours des visiteurs inconnus se présentent à la villa. Ils s’efforceront de vous faire parler ainsi que Maria, et vous poseront diverses questions sur moi.

— Bien, monsieur le Comte.

— On est peut-être déjà venu.

— Non, monsieur le Comte.

— En êtes-vous bien certain ?

— Je n’ai vu personne, monsieur le Comte.

— C’est bien. Néanmoins, attendez-vous à recevoir ces visiteurs. Ils ne manqueront pas de vous interroger.

Hippolyte observa son maître d’un air entendu.

Le comte s’exprima posément, sans regarder son serviteur.

— Comme vous le savez déjà, je suis arrivé ici mardi matin. Si un policier ou quelqu’un d’autre venait enquêter, n’oubliez pas ce fait important. Je suis arrivé le mardi 14 au matin et non le mercredi 15. Vous entendez bien ?

— Parfaitement, monsieur le Comte.

— Pour sauvegarder l’honneur d’une femme, il faut savoir être discret et je suis certain, Hippolyte, que vous ne faillirez point à ce principe.

— Je sais garder ma langue quand il le faut, Monsieur.

— Et Maria ?

— Maria également. Je réponds d’elle.

— Alors, tout va bien, murmura le comte.

Lorsque Hippolyte se fut retiré, le comte, l’air pensif, but son café à petites gorgées. À plusieurs reprises, il fronça les sourcils et hocha la tête. Sur ces entrefaites, Hippolyte reparut.

— Une dame demande à voir monsieur le Comte.

— Une dame ?

Le comte demeura surpris. Non que la visite d’une dame fût chose extraordinaire à la villa Marina, mais à ce moment précis, le comte se demandait qui pouvait être cette visiteuse.

— Je crois que monsieur le Comte ne la connaît pas, murmura le domestique.

Le comte devint de plus en plus perplexe.

— Faites-la venir ici, Hippolyte.

Quelques instants après, une éblouissante apparition d’orange et de noir s’avança sur la terrasse, précédée d’un violent parfum de fleurs exotiques.



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