Le Tour du monde en 80 jours (édition enrichie illustrée) by Jules Verne

Le Tour du monde en 80 jours (édition enrichie illustrée) by Jules Verne

Auteur:Jules Verne
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 051df94755b9c54a2bd4d510ac75fd3a523a7dc6
Éditeur: Editions Gallimard
Publié: 2013-01-14T16:00:00+00:00


La Tankadère fut enlevée comme une plume. (P. 195.)

Ses hommes consultés, John Bunsby s’approcha de Mr. Fogg, et lui dit :

« Je crois, Votre Honneur, que nous ferions bien de gagner un des ports de la côte.

— Je le crois aussi, répondit Phileas Fogg.

— Ah ! fit le pilote, mais lequel ?

— Je n’en connais qu’un, répondit tranquillement Mr. Fogg.

— Et c’est !…

— Shanghaï. »

Cette réponse, le pilote fut d’abord quelques instants sans comprendre ce qu’elle signifiait, ce qu’elle renfermait d’obstination et de ténacité. Puis il s’écria : « Eh bien, oui ! Votre Honneur a raison. À Shanghaï. »

Et la direction de la Tankadère fut imperturbablement maintenue vers le nord.

Nuit vraiment terrible ! Ce fut un miracle si la petite goélette ne chavira pas. Deux fois elle fut engagée, et tout aurait été enlevé à bord, si les saisines eussent manqué. Mrs. Aouda était brisée, mais elle ne fit pas entendre une plainte. Plus d’une fois Mr. Fogg dut se précipiter vers elle pour la protéger contre la violence des lames.

Le jour reparut. La tempête se déchaînait encore avec une extrême fureur. Toutefois, le vent retomba dans le sud-est. C’était une modification favorable, et la Tankadère fit de nouveau route sur cette mer démontée, dont les lames se heurtaient alors à celles que provoquait la nouvelle aire du vent. De là un choc de contre-houles qui eût écrasé une embarcation moins solidement construite.

De temps en temps on apercevait la côte à travers les brumes déchirées, mais pas un navire en vue. La Tankadère était seule à tenir la mer.

À midi, il y eut quelques symptômes d’accalmie, qui, avec l’abaissement du soleil sur l’horizon, se prononcèrent plus nettement.

Le peu de durée de la tempête tenait à sa violence même. Les passagers, absolument brisés, purent manger un peu et prendre quelque repos.

La nuit fut relativement paisible. Le pilote fit rétablir ses voiles au bas ris. La vitesse de l’embarcation fut considérable. Le lendemain, 11, au lever du jour, reconnaissance faite de la côte, John Bunsby put affirmer qu’on n’était pas à cent milles de Shanghaï.

Cent milles, et il ne restait plus que cette journée pour les faire ! C’était le soir même que Mr. Fogg devait arriver à Shanghaï, s’il ne voulait pas manquer le départ du paquebot de Yokohama. Sans cette tempête, pendant laquelle il perdit plusieurs heures, il n’eût pas été en ce moment à trente milles du port.

La brise mollissait sensiblement, mais heureusement la mer tombait avec elle. La goélette se couvrit de toile. Flèches, voiles d’étais, contre-foc, tout portait, et la mer écumait sous l’étrave.

À midi, la Tankadère n’était pas à plus de quarante-cinq milles de Shanghaï. Il lui restait six heures encore pour gagner ce port avant le départ du paquebot de Yokohama.

Les craintes furent vives à bord. On voulait arriver à tout prix. Tous — Phileas Fogg excepté sans doute — sentaient leur cœur battre d’impatience. Il fallait que la petite goélette se maintînt dans une moyenne de neuf milles à l’heure, et le vent



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