Le temps de la guerre de Cent Ans (1328-1453) by Bove Boris

Le temps de la guerre de Cent Ans (1328-1453) by Bove Boris

Auteur:Bove, Boris [Bove, Boris]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Humensis
Publié: 2015-06-22T22:00:00+00:00


La fréquence et l’importance des révoltes sont généralement considérées comme l’indice de la crise qui secoue la société à la fin du Moyen ge. Il est vrai qu’elles expriment un malaise, mais celui-ci ne résulte pas nécessairement de la dépression. La révolte procède avant tout de la réaction naturelle d’une société soudée face à la genèse d’un nouvel ordre politique, économique et social. Elle n’est pas plus l’apanage de la fin du Moyen ge que de toutes les périodes de mutations brutales. Dans cette perspective, les révoltes des XIVe et XVe siècles n’ont probablement rien à envier à celles de la période de croissance des Xe-XIIe siècles. La crise a été profonde au XIVe siècle, mais s’est encore aggravée au XVe siècle si l’on en juge par la démographie, pourtant les révoltes ont été plus nombreuses dans la première phase que dans la seconde, preuve qu’elles ne sont pas mécaniquement corrélées à l’ampleur de la dépression. Ce constat paradoxal s’explique parce que la révolte est le signe d’un déséquilibre, mais aussi celui d’une vitalité certaine du corps social. Quand les populations sont décimées, affaiblies, désespérées, on ne se révolte plus, on se résigne à payer l’impôt en espérant qu’il permettra de chasser les écorcheurs et de rétablir la paix, préalable au retour de la prospérité.

Les bouleversements suscités par la croissance de l’État suffisent à expliquer les révoltes des XIVe et XVe siècles, qui sont toutes liées à la crise de l’ordre public ou à la fiscalité, et en particulier à sa répartition très inégalitaire. La crise politique vient exacerber les anciennes tensions entre riches et pauvres, seigneurs et paysans, nobles et non nobles, marchands et artisans que l’on avait observées en 1328 (chap. 1). La dépression économique aiguise les rivalités anciennes opposant les patriciens au reste des citadins : les « gros » prennent à ferme les impôts royaux et obtiennent de nombreux dégrèvements, quand ils ne fraudent pas tout simplement le fisc, tandis que les citadins « moyens » et les ruraux portent l’essentiel du fardeau fiscal. L’alourdissement de la part de chacun dans l’effort de guerre, à travers la fiscalité et les réquisitions, rend la situation explosive.



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