Le Tambour d'Angoisse by B. R. Bruss

Le Tambour d'Angoisse by B. R. Bruss

Auteur:B. R. Bruss [Bruss, B. R.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantastique
ISBN: 2-7304-0153-9
Éditeur: Néo
Publié: 1982-04-21T22:00:00+00:00


***

8 décembre.

La tempête a encore duré toute la journée. On a l’impression qu’elle ne cessera plus jamais. Pas un avion ne s’est naturellement aventuré dans ces parages. Nous sommes pourtant sortis pour observer le ciel. Mais il n’y avait rien à observer. Des nuages de sable se tordaient au-dessus des « avenues » de Balbek. Le vent miaule, aboie, hulule, rugit. La radio est toujours silencieuse. Nous sommes coupés du reste du monde comme des naufragés. Nous sommes des naufragés. Je pense au radeau de la « Méduse », sur lequel on s’entre-déchirait. Aujourd’hui, pourtant, il ne s’est rien produit de dramatique. En dehors des crises de folie de Sylvia Soers, on peut dire que tout a été calme.

Malcolm et Fred Whistle sont allés jusqu’à la caverne de Higgins. Ils lui ont porté des vivres. Fred m’a dit que O’Wilm semblait toujours aussi excité.

Et la nuit est revenue, plus terrible encore que le jour, avec ses ombres dansantes sur les parois rocheuses, ses phantasmes. J’ai pu dormir un peu pendant la journée. Ensuite je suis resté un long moment auprès de Lucy. Nous nous tenions par la main, sans rien dire. Elle a murmuré à mon oreille :

— Je t’aime, Jim… Nous nous tirerons de cette épreuve…

Elle est courageuse. Son sourire m’a réconforté.

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J’ai été tiré de mon sommeil par un cri de bête qu’on égorge. J’ai allumé ma lampe-tempête d’une main qui tremblait. J’ai regardé l’heure. Pas tout à fait minuit. Des formes indistinctes s’agitaient autour du lit de Sylvia. En avançant, j’ai reconnu Malcolm, Belfry, Whistle.

Sylvia venait de mourir. C’est George Gael qui avait poussé l’horrible cri. Il était maintenant affalé sur la morte. Il la tenait étroitement embrassée. Il gémissait doucement. Il répétait d’une voix d’enfant malheureux :

— Elle était si douce, si belle…

Nous avons vu la tache bleue peu à peu s’effacer du front de la morte. Quelle est donc cette étrange maladie qui tue inexorablement ceux qu’elle frappe ?

Oserai-je m’avouer que la mort de Sylvia m’a apporté une sorte de soulagement honteux ? Ses cris, ses paroles terrifiantes, sa folie, devenaient intolérables. Au bout d’une demi-heure, nous nous sommes recouchés. Qu’y avait-il d’autre à faire ? George Gael semblait calme. Il était assis sur son lit. Il écrivait quelque chose sur un carnet. La tempête, dehors, faisait toujours rage.



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