Le Sultan des nuages (Une heure lumière) by Landis Geoffrey A

Le Sultan des nuages (Une heure lumière) by Landis Geoffrey A

Auteur:Landis, Geoffrey A. [Landis, Geoffrey A.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science Fiction
ISBN: 9782843448089
Éditeur: Bélial' (Le)
Publié: 2017-08-30T22:00:00+00:00


Le plus grand arrête le premier qui entreprenait d’ôter son casque. « On garde nos masques jusqu’à ce qu’on décide qu’on ne court aucun danger. » Lui dit s’appeler Esteban Jaramillo ; le plus petit, Esteban Francisco. Trop d’Esteban, si bien que je les baptise Jaramillo et Francisco.

À leur contact, j’apprends que tout le monde ne considère pas les cités flottantes comme un paradis. Certaines villes indépendantes jugent le clan Nordwald-Gruenbaum en passe de sombrer dans la dictature. « Ils possèdent déjà la moitié de Vénus, mais ça ne leur suffit pas, non ! me dit Jaramillo. Ils sont vachement riches, et ce n’est pas encore assez. La seule idée qu’il y ait dans le ciel des cités libres qui refusent de leur jurer allégeance et de payer leurs foutues taxes les fiche en rogne. Ils font tout pour nous écraser. Nous, on se contente de se défendre. »

Je serais plus enclin à tomber d’accord si je n’avais pas le sentiment oppressant qu’on vient de m’enlever. La présence de leur appareil qui m’a rattrapé après que mon kayak s’est brisé passerait pour un énorme coup de chance. Or je ne crois guère à la chance. Et ils ne réagissent pas quand je les prie de me ramener à Hypatie. De toute évidence, on se dirige à l’écart de la ville.

Je leur donne ma parole d’éviter de me battre ou de fuir – fuir où, d’ailleurs ? Quand ils découvrent que je ne suis pas la personne qu’ils comptaient capturer, ils me réclament des nouvelles. « On ne sait rien de l’extérieur. »

Ils sont trois : les deux Esteban et le pilote, qui demeure anonyme. Il ne prend pas la peine de se retourner pour me saluer ; je ne verrai de lui que l’arrière de son casque. Leur petit appareil, ils l’appellent une manta, drôle d’engin qui tient de l’avion, du dirigeable et du sous-marin. Comme je leur ai juré de me tenir tranquille, ils me laissent regarder dehors, mais je ne discerne qu’un brouillard lumineux.

« On vole toujours sous la couche nuageuse, explique Jaramillo. On reste invisibles.

– Aux yeux de qui ? » Aucun d’eux ne répond. C’était idiot de ma part, d’ailleurs. Je devine sans peine de qui ils veulent se garder. « Et les radars ? »

Il dévisage l’autre Esteban, puis revient sur moi. « On a le moyen de les déjouer… Restons-en là et arrêtez de poser des questions que vous devez savoir importunes. »

Ils paraissent avoir une destination. Enfin, la manta sort des nuées pour retrouver le ciel cristallin, et je me colle au hublot. Les paysages de nuages me fascinent toujours. On vogue à la surface de la couche, prêts à y replonger si des témoins se manifestent, je suppose. Impossible d’évaluer la distance parcourue en se basant sur les nuées : on pourrait se situer à quelques kilomètres ou à l’autre bout du monde. Aucune trace de ville flottante, mais, au loin, je repère la forme pansue d’un dirigeable. Le pilote l’aperçoit aussi, car il vire dans sa direction, prend de l’altitude et ralentit à son approche.



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