Le Sourire du flamant rose by Stephen Jay Gould

Le Sourire du flamant rose by Stephen Jay Gould

Auteur:Stephen Jay Gould [Gould, Stephen Jay]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2013-03-17T04:00:00+00:00


Un choix de conodontes, ces structures fossiles en dents de scie extrêmement utiles en stratigraphie. Reproduit avec l’autorisation du Natural History Magazine.

De nombreux Problematica correspondent à des créatures rares et insignifiantes. Les conodontes, en revanche, et en dépit de leur petite taille, comptent parmi les plus importants de tous les fossiles. On les trouve en abondance dans des roches très variées et leur évolution fut rapide, ce qui est une aide précieuse dans l’établissement des corrélations entre les strates (puisqu’une variété caractéristique de conodontes correspond à une période géologique bien précise et de courte durée). À ce titre, les conodontes font donc partie de la demi-douzaine de groupes de fossiles principalement utilisés en biostratigraphie – la datation et l’établissement de la chronologie des roches d’après leur contenu en fossiles ; de plus, les conodontes offrent, aujourd’hui encore, le principal débouché aux étudiants en paléontologie, malgré la concurrence croissante des domaines de la biologie et de l’évolution. Selon un expert, les conodontes « représentent des outils d’une valeur inestimable pour les biostratigraphistes du monde entier, et sont les fossiles les plus intéressants de la période comprise entre le Cambrien et le Trias ». Vous comprendrez alors aisément quelle était la frustration des paléontologistes : disposer de fossiles aussi utiles et ne pas même savoir quelle sorte d’animal ils représentent ! Aucun autre groupe de Problematica ne revêt plus d’importance.

Les conodontes représentent évidemment la seule partie dure – et donc fossilisable – d’une créature dont le reste de l’anatomie était mou. Mais de quelle sorte d’animal s’agit-il et comment le deviner uniquement à l’aide de ces quelques structures disparates en dents de scie ? Tant que l’on connaissait seulement les conodontes sous forme d’éléments isolés et désarticulés – une situation qui prévalut depuis 1856, date de leur découverte, jusqu’en 1934 –, il était pratiquement impossible d’émettre une hypothèse sensée quant à leur origine, et les spéculations allèrent bon train. Les conodontes furent classés dans presque tous les groupes principaux du règne animal et végétal et on leur attribua les rôles les plus variés, de la structure de soutien de certaines algues à l’organe de copulation de vers nématodes. Une hypothèse recueillait toutefois plus de suffrages que les autres : les conodontes seraient les mandibules de vers annélides ou de poissons.

En 1934, on découvrit les premiers assemblages – ou supposés tels – de conodontes : des éléments articulés d’une manière précise et toujours la même. La symétrie bilatérale de ces structures et l’ordre de taille décroissante dans lequel étaient rangés les éléments en forme de dent suggéraient plus fortement encore qu’elles jouaient un rôle lié au mode d’alimentation d’un animal, soit directement, les conodontes n’étant rien d’autre que les dents de l’animal, soit indirectement, les conodontes étant la structure de soutien d’un ensemble d’organes charnus ou ciliaires destinés à recueillir la nourriture. Les hypothèses les plus fantaisistes perdirent peu à peu du terrain, tandis que s’affermissait l’idée que les conodontes étaient les mandibules d’une créature appartenant au règne des vers ou des poissons. Mais l’on ne savait toujours pas de quelle créature il s’agissait.



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