Le sanctuaire de la soumission (French Edition) by Anderson Marina

Auteur:Anderson, Marina [Anderson, Marina]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: City Edition
Publié: 2013-01-15T23:00:00+00:00

Onze

À sept heures le lendemain matin, une femme de chambre apporta le petit-déjeuner à Natalie. Après avoir tiré les rideaux, elle posa sur la table de nuit un plateau avec du café, du jus de fruits, et un toast couvert de marmelade. Elle se retira ensuite sans un mot. Natalie, qui appréhendait le déroulement de la journée, n’avait pas très faim. Elle grignota seulement le toast, mais s’empressa de boire le café.

Lorsqu’elle se rappela la nuit passée et la taille du sexe d’Anil, sa chair fut prise de picotements. Elle repoussa rapidement ces souvenirs. Anil n’avait été qu’un élément de sa formation, rien de plus. Natalie se dit que, malgré les progrès déjà faits, elle avait encore un long chemin à parcourir avant que le Sanctuaire puisse considérer son séjour comme une réussite.

Aussitôt qu’elle fut douchée et habillée, Simon vint la chercher.

— Bonjour. Je dois dire que tu t’es très bien comportée avec Anil hier soir.

— Merci, dit Natalie modestement.

— Tu as vraiment eu l’air de t’amuser.

Elle ne pouvait deviner au ton de sa voix si cela lui faisait plaisir, mais elle crut lire dans son regard que ce n’était pas le cas.

— Est-ce que ça pose problème ? Je pensais que vous seriez content de ce que j’ai fait.

— Je le suis.

— Vous n’en avez pas l’air.

— C’est à ça que je ressemble quand je suis content.

— C’est aussi à ça que vous ressemblez quand vous ne l’êtes pas.

— Je sais. Je trouve assez utile d’avoir un visage sans expression.

— Dans votre travail, oui, convint Natalie. Mais ce doit être un peu handicapant dans votre vie privée.

— Nous ne sommes pas là pour parler de ma vie privée, dit brusquement Simon. Tu es prête pour la dernière leçon de ton premier week-end de formation ?

— Je suppose que oui. Est-ce que j’aurais dû enfiler quelque chose de spécial ?

— Non. Cette fois, tu vas seulement être spectatrice. Observe bien ce que tu vas voir, car, quand tu reviendras le week-end prochain, tu participeras aussi à la séance du dimanche matin.

— On dirait que c’est une menace.

— Ce n’était pas mon intention. Bien entendu, ce n’est pas exactement le genre de chose que tu as l’habitude de faire.

— Je ne crois pas que je tienne à en savoir plus, s’empressa de dire Natalie. On y va ?

Le ton de Simon fut sec.

— Suis-moi.

Il sortit rapidement de la pièce et longea le couloir à grands pas. Natalie était tout essoufflée lorsqu’ils atteignirent le rez-de-chaussée.

— Où allons-nous ?

— Nous prenons l’ascenseur.

— Pour aller où ?

— Au sous-sol.

— Qu’est-ce qu’il y a là-bas ?

— Tu vas le découvrir.

Les lourdes portes de l’ascenseur s’ouvrirent. Natalie s’immobilisa un instant, soudain très nerveuse.

— Viens, dit Simon. C’est toi qui avais hâte de descendre, non ?

— Est-ce qu’il fait noir au sous-sol ?

— Pourquoi, tu as peur du noir ?

— Un peu.

— Ne t’en fais pas, il doit y avoir assez de lumière pour que chacun voie ce qui se passe, sinon cet exercice n’aurait aucun sens.

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