Le Royaume de Feu 2 Le masque de sang by Marc Hoffmann

Auteur:Marc Hoffmann [Hoffmann, Marc]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2020-09-08T16:00:00+00:00

LE TROISIÈME MORCEAU

Où pouvait bien être le morceau ? Ni Thomas ni Lutherine n’en avaient la moindre idée… Mais il y avait un moyen de savoir cela : interroger l’Oskil qui gisait maintenant à terre, et qui avait eu le malheur de kidnapper Maryse. Cette espèce étant peureuse de nature, cela ne posait aucune difficulté de les effrayer. Thomas n’eut qu’à sortir son épée et à la placer sous sa gorge.

— Dis-nous où se trouve le morceau de masque ou je t’égorge ! menaça le prince.

— Si tu nous ne dis pas tout, je t’étriperai ! renchérit Lutherine.

— Bien… bien… pourquoi moi ! Qu’ai-je fait ! Il y a un quelque chose que les sages gardent dans la tour de rubis. Un quelque chose qui date d’une lointaine bataille… répondit le malheureux tremblant.

— La tour de rubis ? demanda Thomas.

— Oui, regardez : c’est la tour centrale où se trouve aussi la salle des sages. Mais faites attention aux serpents, prévint l’Oskil, mort de peur.

Thomas baissa sa lame et le laissa partir. Comment une race aussi peureuse a-t-elle pu prospérer ? Ils n’avaient aucun courage, nulle force et pourtant ils avaient une assise totale sur la montagne. En avançant vers la tour, ils voyaient des Oskils de petite taille s’enfuyant sur leur passage, se réfugiant dans des maisons en pierres précieuses brillantes et colorées. Mais une sentinelle les aperçut. Chez les Oskils, ces êtres avaient non seulement la fonction de surveillance, mais aussi de tuer tous les intrus sans avoir besoin de l’accord des sages. Ceux-ci étaient occupés par le procès des voleurs qui étaient entrés sur leur montagne, afin de dérober le morceau de masque. Le navire était toujours au-dessus d’eux, prêt à les embarquer vers les plaines du centre. Pour atteindre la tour, il fallait faire vite et se faufiler. La sentinelle approchait toujours davantage, l'épée à la main. Elle n’était pas oskilienne, mais une de ses espèces employées à une tâche subalterne, comme hypnotisée par le mystérieux pouvoir des occupants des lieux. Les voleurs avaient eux aussi tenté l’aventure de s’enfuir et d’atteindre le navire, mais la sentinelle les avait eus. Thomas et Lutherine sortirent leurs épées afin de la défier. Thomas se jeta sur elle en hurlant, mais elle le maîtrisa un instant. Avant qu’il n’eût la chance de la pousser et de lui couper le bras d’un seul coup d’épée. La sentinelle lâcha son épée et s’enfuit, sa plaie saignant avec abondance, puis ils s’en allèrent vers la tour de rubis. À leur grande surprise, il n’y avait pas de garde, seulement une voix résonante dans leur crâne, leur ordonnant de monter au plus vite. C’était une voix douce et calme, qui continuait à les attirer vers la salle des sages. Les voleurs se tenaient au milieu de l’assemblée, mais ne baissaient pas le regard malgré les tortures mentales que les sages leur infligeaient. Quand Thomas et Lutherine arrivèrent au sommet de la tour, la voix se fit plus insistante, plus grave, plus persuasive et les commandait de sortir leurs lames pour tuer les voleurs.

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