Le Roman de la momie by Théophile Gautier

Le Roman de la momie by Théophile Gautier

Auteur:Théophile Gautier [Gautier, Théophile]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fiction, Historique, Littérature sentimentale
Éditeur: Feedbooks
Publié: 2008-11-12T23:00:00+00:00


Chapitre 7

Lorsque le jour parut, Nofré, qui couchait sur un petit lit aux pieds de sa maîtresse, fut surprise de ne pas entendre Tahoser l’appeler comme d’habitude en frappant ses mains l’une contre l’autre. Elle se souleva sur son coude et vit que le lit était vide. Cependant les premiers rayons du soleil, atteignant la frise du portique, commençaient seulement à jeter sur le mur l’ombre des chapiteaux et le haut du fût des colonnes. Tahoser ordinairement n’était pas si matinale, et elle ne quittait guère sa couche sans l’aide de ses femmes ; jamais non plus elle ne sortait qu’après avoir fait réparer dans sa coiffure le désordre de la nuit et verser sur son beau corps des affusions d’eau parfumée qu’elle recevait à genoux, les bras repliés devant sa poitrine.

Nofré, inquiète, jeta sur elle une chemise transparente, plaça ses pieds dans des sandales en fibres de palmier, et se mit à la recherche de sa maîtresse.

Elle la chercha d’abord sous les portiques des deux cours, pensant que, ne pouvant dormir, Tahoser était peut-être allée respirer la fraîcheur de l’aube le long de ces promenoirs intérieurs.

Tahoser n’y était pas.

« Visitons le jardin, se dit Nofré ; elle aura peut-être eu la fantaisie de voir briller la rosée nocturne sur les feuilles des plantes et d’assister une fois au réveil des fleurs. » Le jardin, battu en tous sens, ne contenait que la solitude.

Allées, tonnelles, berceaux, bosquets, Nofré interrogea tout sans succès. Elle entra dans le kiosque situé au bout de la treille ; point de Tahoser. Elle courut à la pièce d’eau où sa maîtresse pouvait avoir eu le caprice de se baigner, comme elle le faisait quelquefois avec ses compagnes, sur l’escalier de granit descendant du bord du bassin jusqu’à un fond de sable tamisé. Les larges feuilles de nymphaeas flottaient à la surface et ne paraissaient pas avoir été dérangées ; les canards plongeant leurs cols d’azur dans l’eau tranquille y faisaient seuls des rides, et ils saluèrent Nofré de leurs cris joyeux. La fidèle suivante commençait à s’alarmer sérieusement ; elle donna l’éveil à toute la maison ; les esclaves et les servantes sortirent de leurs cellules et, mis au fait par Nofré de l’étrange disparition de Tahoser, se livrèrent aux perquisitions les plus minutieuses ; ils montèrent sur les terrasses, fouillèrent chaque chambre, chaque réduit, tous les endroits où elle pouvait être. Nofré, dans son trouble, alla jusqu’à ouvrir les coffres à serrer les robes, les écrins qui renfermaient les bijoux, comme si ces boîtes eussent pu contenir sa maîtresse.

Tahoser n’était décidément pas dans la maison.

Un vieux serviteur d’une prudence consommée eut l’idée d’inspecter le sable des allées et d’y chercher les empreintes de sa jeune maîtresse ; les lourds verrous de la porte de ville étaient à leur place et faisaient repousser la supposition que Tahoser fût sortie de ce côté. Il est vrai que Nofré avait parcouru étourdiment tous les sentiers, y marquant la trace de ses sandales ; mais, en se penchant



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