le rivage du Labyrinthe II by Fuyumi Ono

le rivage du Labyrinthe II by Fuyumi Ono

Auteur:Fuyumi Ono [Ono, Fuyumi]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


2.

— Qu’est-ce qu’il y a ?

Une main venait de se poser sur son épaule, le ramenant à lui. C’était Gyôsô. Taiki avait emprunté le chemin qu’il parcourait quotidiennement sans même s’en apercevoir.

— Ah… Gyôsô.

… Ce qui veut dire que Gyôsô aussi va bientôt s’en aller.

Taiki en était tout retourné.

Risai et Gyôsô vont quitter le mont Hô.

Il s’ouvrit d’un sourire contraint, censé dissimuler la gêne qu’il éprouvait d’avoir été surpris dans ses rêveries. Puis il fronça les sourcils. Gyôsô avait revêtu son armure noire. Taiki ne l’avait vu que deux fois dans cette tenue : lors de leur première rencontre et au cours de leur chasse au sûgu.

— Alors, ça y est, Prince, vous avez récupéré ?

–… Oui.

— Qu’est-ce qui se passe ? Vous avez l’air tout triste.

Taiki ne savait pas quoi répondre. Pour couper court à son hésitation, il préféra dire ce qu’il avait sur le cœur.

— Il ne reste plus que quelques jours avant l’équinoxe d’automne…

— Oui, effectivement. On va bientôt redescendre. Tous ceux qui doutent un peu de leur force au combat ont déjà fixé leur date de départ pour partir groupés.

–… Ah bon.

Il se tourna vers Gyôsô.

— Et vous, qu’est-ce que vous faites ? Vous avez mis votre armure…

— Ah oui, c’est…

Il s’interrompit et mit un genou à terre.

— J’ai été heureux de vous rencontrer, Prince. Ce fut une grande chance pour moi. Mais maintenant, je dois m’en aller.

— Maintenant ? C’est vrai ?

Taiki fut saisi de stupeur. Il pâlit.

— Je m’apprêtais à aller saluer Risai avant mon départ.

— Vous allez la voir ?

— Oui… dit-il avec un grand sourire. J’ai l’intention de capturer un sûgu sur le chemin du retour. Je pars avec quelques hommes, ils m’attendent. Mais je voudrais la voir avant de m’en aller… J’ai craint un moment de ne pas avoir l’occasion de venir vous faire mes adieux.

Taiki chercha des yeux la tente de Gyôsô mais elle avait disparu. Les piquets auxquels les montures étaient attachées avaient déjà été retirés et le terrain était de nouveau dégagé.

— Mais il est déjà un peu tard, non ?

— Oui. Je monterai Keito mais mes compagnons sont à cheval. Si on veut atteindre la mer Jaune avant la fin de la nuit, il faut qu’on parte maintenant.

— Mais c’est dangereux la nuit.

Gyôsô partit d’un grand rire en se relevant.

— C’est vrai, oui, mais pendant la journée, les sûgu dorment. Si on veut en attraper un, il faut le faire de nuit.

Mais c’est beaucoup trop dangereux !

Puis il se souvint que Gyôsô avait une longue expérience de la chasse au sûgu. Il s’était déjà probablement aventuré de nombreuses fois la nuit dans la mer Jaune. Et c’est sans doute de cette manière qu’il avait réussi à capturer Keito.

–… Vous tenez donc toujours à attraper un sûgu ?

— Oui.

— Ça veut dire que vous retournerez dans la mer Jaune au prochain jour de l’Ankô ?

— Si je n’arrive pas à en capturer un cette fois-ci, oui.

Taiki hésita un instant en se mordant les lèvres.

— Alors vous reviendrez au mont Hô ?

Gyôsô l’observa un moment.



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