Le Rideau levé by Comte de Mirabeau

Le Rideau levé by Comte de Mirabeau

Auteur:Comte de Mirabeau
La langue: fra
Format: epub
Tags: littérature érotique, érotisme, érotisme, sexe, jouissance, luxure, galanterie, libertinage, libertin
ISBN: 9782759900855
Éditeur: UPblisher
Publié: 2012-09-27T00:00:00+00:00


(Fin du récit d ’Isabelle)

Je la pressai autant qu’il fut en mon pouvoir de le satisfaire. Je combattais les raisons de cette fille par toutes celles qui me vinrent à l’idée, dans un âge où je n’avais pas d’expérience ni grandes ressources à donner ; mais soit que son imagination, sa curiosité et ses désirs fussent d’accord avec mes raisonnements, elle me parut facilement s’y rendre. Je lui fis promettre en même temps de me faire le détail du plaisir qu’elle aurait eu. Elle m’en donna sa parole, en me recommandant toujours ce que nous appelâmes dès lors notre secret. Depuis ce moment nous ne nous quittions presque plus.

Quelques jours après, nous fûmes invitées d’une noce des parents de Justine. Ces sortes d’invitations sont assez en usage dans les petites villes de province. Elle ne manqua pas de s’y rendre une des premières, avant que nous y allassions. Isabelle me dit en riant que cette occasion était bien favorable pour la tromper, car je l’entretenais tous les jours dans le projet d’en passer sa fantaisie. Je saisis d’abord cette idée et je lui dis qu’en effet ma tante, croyant que nous irions ensemble, ne manquerait pas, de son côté, d’aller chez quelques-unes de ses amies ; qu’il fallait qu’elle fût et se tînt dans la chambre de Justine ; que sans doute Courbelon ne manquerait pas de venir à la danse comme font ordinairement les jeunes gens, même sans être invités ; que l’espérance de la trouver l’y amènerait plus sûrement ; qu’aussitôt que je le verrais, je lui dirais qu’elle avait à lui parler et qu’il se rendît dans la chambre de cette fille, où elle serait à l’attendre.

— Non, non, je ne le veux pas, me dit-elle en rougissant.

Mais je la pressai, je mêlai mes caresses à mes engagements ; et soit qu’elle fût bien aise qu’ils voilassent ses désirs, ou soit que je la déterminai, elle y consentit. Je n’avais pas fini de m’habiller que ma tante était déjà partie.

Je m’en fus donc seule. Effectivement, je trouvai Courbelon qui était arrivé ; je m’approchai de lui et je parvins à lui dire, sans affectation et sans qu’on s’en aperçût, ce que j’avais projeté ; il ne tarda pas à disparaître. Quelques instants après je ne le vis plus. Je regrettais de n’être pas encore à mon poste. Mais comme je me flattais qu’Isabelle me rendrait compte de tout ce qui se serait passé, je me consolai et je participai de mon mieux aux plaisirs de la fête où j’étais puisque je ne pouvais être de celle de ma cousine.

Justine m’avait demandé, lorsque j’entrai, pour quelle raison Isabelle n’était pas avec moi. J’imaginai de lui dire que ma tante avait voulu sortir avec elle, mais qu’elle ne tarderait pas à venir prendre sa part du divertissement et me rejoindre. Elle prit d’abord mon conte le mieux du monde ; cependant, voyant que Courbelon n’y était plus depuis longtemps et que ma cousine n’arrivait point, elle prit de la



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