Le Retoucheur : Confession d'un tueur de sang-froid by Dmitri Stakhov

Le Retoucheur : Confession d'un tueur de sang-froid by Dmitri Stakhov

Auteur:Dmitri Stakhov [Stakhov, Dmitri]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
ISBN: 9782742797158
Éditeur: Actes Noirs
Publié: 2011-05-01T22:00:00+00:00


Franchissant le porche, je me retrouvai sur le trottoir, et m’arrêtai là, plein d’indécision : je devais chercher mon père, je devais agir, entreprendre quelque chose, mais quoi précisément, je n’en avais aucune idée. Enfin, je me remis en marche, passai devant l’entrée d’un cinéma et atteignis le coin de la rue.

Où avait-il bien pu aller ? Qui plus est à cette heure du jour, où d’habitude il restait installé au salon pour lire le journal ou bien trier ses papiers.

Je traversai la rue longeant le fleuve, m’engageai sur le pont, m’approchai du parapet et regardai le quai, en contrebas : un homme s’éloignait, me tournant le dos, dont la silhouette ressemblait furieusement à celle de mon père.

“Papa !” criai-je.

L’homme ne se retourna pas. Il rentra la tête dans les épaules et accéléra le pas.

Des gens venaient vers moi, me barrant le passage sur le trottoir, je dus descendre sur la chaussée pour courir, et à ce moment une voiture manqua me renverser. Le conducteur pila, donna un coup de klaxon furieux et sortit la tête par la vitre de la portière :

“Eh, connard, t’en as marre de vivre ?!” hurla-t-il tout en manœuvrant.

Je remontai sur le trottoir, parcourus d’un pas rapide quelques dizaines de mètres, mais, comme j’arrivais à hauteur d’un étroit passage entre deux bâtiments, une main me saisit par la manche et me força à quitter la rue.

Je me retrouvai plaqué contre un mur, assourdi par une respiration haletante. Je me débattis un instant pour me soustraire à cette puissante étreinte, comme si on cherchait à me noyer, mais je ne parvins pas à me dégager. Et c’est alors que je vis devant moi mon père.

“Papa ! m’exclamai-je. C’est toi ?!

— Où t’es-tu fait amocher comme ça ?” Mon père examina avec attention mon visage, et se croisa les bras sur la poitrine. “Te voilà beau ! Je t’avais pourtant prévenu.

— On les a tous tués ! m’écriai-je, la mémoire me revenant. Tous !”

Un sourire se dessina sur ses lèvres.

“Eh bien tant mieux ! C’est autant d’imbéciles de moins ! Seuls les imbéciles se laissent tuer !

— Les imbéciles ? répétai-je.

— Oui, les imbéciles.” Il s’avança d’un pas vers la rue, risqua un bref coup d’œil au-dehors. “Qui, dis-tu, a-t-on tué ? demanda-t-il en revenant vers moi.

— Ceux que j’avais retouchés.” Je le regardai avec espoir : j’avais le sentiment que cette fois-ci il ne chercherait pas à me tromper. “Coïncidence ?

— Mais oui, comment donc ! Cette bonne blague des coïncidences, c’est aussi une invention des imbéciles. Ils ne tiennent pas à regarder la vérité en face ! On les a tués ? C’est que ces imbéciles en avaient besoin !” Il avait l’air jeune, plein d’allant, ses lèvres tirant d’ordinaire sur le violet étaient rouge écarlate. “Ils t’avaient demandé de rectifier ? Maintenant ils ne le feront plus ! Mais toi ?! Qu’est-ce qui t’a pris ? Tu avais la gueule de bois, ta main tremblait, ou bien tu as décidé toi-même de rigoler un



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