Le pénultième péril by Snicket Lemony

Le pénultième péril by Snicket Lemony

Auteur:Snicket, Lemony [Snicket, Lemony]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature Américaine, Jeunesse
Éditeur: Biblio de dapoussin
Publié: 2005-01-28T10:46:26+00:00


Chapitre IX

— Ha ! jappa le comte, un doigt osseux pointé vers les enfants Baudelaire.

Et les orphelins découvrirent qu’ils avaient tout de même un peu de chance dans leur malheur. Avoir de la chance dans son malheur, c’est découvrir une petite consolation au milieu d’un océan de contrariétés, une grâce menue, un petit rien bon à prendre, comme un brin de persil odorant à côté d’un sandwich au thon rance, ou une fleur de pissenlit au milieu d’un jardin rasé par des chèvres. Une petite consolation est rarement d’un grand secours, guère plus qu’un pépin de pomme face à une faim de loup, et pourtant les trois enfants, malgré l’horreur que leur inspiraient ces retrouvailles avec Olaf, remerciaient le ciel pour ce menu soulagement : apparemment, l’odieux individu avait renoncé à son rire sardonique. La dernière fois qu’ils s’étaient trouvés face à lui, à bord d’un sous-marin grotesque en forme de poulpe géant, il les avait harcelés d’un rire stupide enjolivé de hoquets, de rots, de reniflements et de rimes à faire grincer des dents. Cette fois, au moins, son ricanement satanique était redevenu très sobre et réduit à une seule syllabe, Ha !

— Ha ! répéta-t-il, je le savais, que je vous retrouverais, mes lascars ! Ha ! Vous revoici entre mes griffes ! Ha !

— Entre vos griffes, sûrement pas, le contredit Violette. Le hasard nous a placés au même moment au même endroit, c’est tout.

— C’est ce que tu crois, orpheline ! ricana Olaf. Sauf que celui qui te tient par la main est l’un des miens. Livrez-la-moi, Ernest. Ha !

— Ha vous-même, Olaf, rétorqua Dewey Dénouement d’un ton ferme – mais Violette sentait sa grande main trembler dans la sienne. Je ne suis pas Ernest et ne la livrerai pas.

— Bon, alors livrez-la-moi, Frank, reprit Olaf. Et vous pourriez au moins vous coiffer différemment, vous deux, qu’on vous distingue !

— Je ne suis pas Frank non plus.

— Croyez que je suis aveugle, peut-être ? Je ne suis pas né de la dernière pluie, vous savez. Vous êtes l’un de ces crétins de jumeaux ! Je suis bien placé pour le savoir : grâce à moi, vous deux, vous êtes les derniers survivants de la famille entière.

— Une famille où les triplés sont fréquents, répliqua Dewey, pas les jumeaux. Je suis Dewey Dénouement.

L’unique sourcil du comte s’envola vers les hauteurs.

— Dewey Dénouement, marmotta-t-il entre ses dents. Donc, vous existez vraiment… Je vous avais toujours pris pour une figure de légende, comme les licornes, comme Giuseppe Verdi.

— Giuseppe Verdi n’est pas une figure de légende ! s’indigna Klaus. C’est un compositeur d’opéras !

— Silence, rat de bibliothèque ! aboya Olaf. Quand les adultes discutent, les enfants se taisent. Livrez-moi ces trois-là, vous autres !

— Vous livrer les orphelins Baudelaire ? Jamais ! éclata la juge Abbott, serrant plus fort la main de Klaus. Vous n’avez aucun droit légal sur eux. Pas plus que sur leur fortune !

— On ne prend pas des enfants comme on prend des pommes dans un compotier ! s’indigna Jérôme.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.